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LES ARCS 2014

Hyena : un “Bad Lieutenant” londonien

par 

- Gerard Johnson signe un thriller hyper efficace sur un policier corrompu. Un film bulldozer en compétition au Festival de Cinéma Européen des Arcs

Hyena : un “Bad Lieutenant” londonien
Stephen Graham dans Hyena

Lignes de coke à foison et alcool à l'avenant, règlements de comptes sanglants, double jeu et trahison, vie nocturne dissolue dans les néons des bars, petits matins blêmes, planques et filatures, trafic de femmes et de drogue : amateurs de dentelle, passez votre chemin ! Car non seulement Hyena [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Gerard Johnson
fiche film
]
 de Gerard Johnson, dévoilé à Edimbourg, projeté à Toronto, primé à Sitges et encompétition cette semaine au 6ème Festival de Cinéma Européen des Arcs, ne s'embarrasse pas de concept, ni de paroles inutiles, mais il ne dévie jamais de sa ligne droite explosive. Tenant en haleine le spectateur dans un malstrom de vie ou de mort, de lourdes menaces et de mises à exécution fulgurantes et violentes, le film dégage une intensité qui pulvérise les stéréotypes du film de genre dans lequel il creuse profondément son sillon.

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Débutant par une séquence remarquable, musicale, avec zéro dialogue et sans son d'ambiance qui culmine sur un déchaînement de brutalité, Hyenasuit pas à pas le lieutenant Michael Logan (Peter Ferdinando), un policier des Stups. Corruption, vol, extorsion, intimidation de témoins, malversation : tel est son ordinaire depuis des années, épaulé par ses trois coéquipiers dans des virées sauvages s'achevant en fêtes interminables, la poudre au nez et la bouteille à la main. Michael a aussi investi secrètement 100 000 livres dans une future livraison d'héroïne venant d'Afghanistan et transitant par les Balkans. Mais son intermédiaire turc (issu d'une famille de criminels protégé - jusqu'à preuve du contraire - par le policier) est trucidé par deux frères albanais tentant de s'implanter dans la pègre londonienne. Michael va les approcher ("si vous voulez vous imposer, ça passe par moi, on peut trouver un arrangement") et tisser un très périlleux double jeu avec eux, mais aussi avec les policiers des Moeurs qui pistent mêmes Albanais pour trafic d'êtres humains. Et pour corser le récit (un scénario écrit par le réalisateur), l'Inspection Générales des Services (incarnée par Stephen Graham) est sur les traces de Michael et veut le faire tomber. La fête est finie, mais Michael doit continuer à avancer et à s'enfoncer pour éviter les couperets qui le cernent...

Creusant les figures classiques du film de genre dopé aux hormones, Gerard Johnson en offre une relecture très percutante, en particulier grâce à un rythme implacable et à un recours maximisé à la musique composée par le groupe culte britannique The The. Appuyé par un casting très crédible et par une mise en scène tenant l'équilibre entre la vitesse et la pesanteur, entre les temps (très) forts d'action et les petites transitions utiles au développement du récit, Hyena ajoute à son punch une photographie de très belle qualité signée Benjamin Kracun. Le tout formant un ensemble qui ne cherche pas à sympathiser avec le spectateur, mais qui touche ainsi parfaitement sa cible.

Hyena sera lancé dans les salles britanniques le 6 mars par Metrodome Distribution, et en France le 1er avril par The Jokers et Le Pacte. Les ventes internationales sont pilotées par Independent Film Company.

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