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BERLINALE 2016 Panorama

Aloys : portrait virtuel d’un homme peu ordinaire

par 

- BERLIN 2016 : Le mystérieux long métrage du Suisse Tobias Nölle a été projeté en avant-première mondiale dans la prestigieuse section Panorama de la Berlinale

Aloys : portrait virtuel d’un homme peu ordinaire
Georg Friedrich dans Aloys

Tobias Nölle, l’un des instigateurs du projet collectif Wonderland [+lire aussi :
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(Filmfestival Max Ophüls Preis, Preis für den gesellschaftlich relevanten Film 2016 et troisième prix du Jury des jeunes au Festival du film de Locarno en 2015) se présente pour la première fois à la Berlinale avec Aloys [+lire aussi :
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, son dernier long métrage, projeté en avant-première mondiale dans la toujours très attendue section Panorama.

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Ce captivant long métrage du réalisateur helvète explore l’esprit d’un homme peu ordinaire, emprisonné entre réalité et fiction. Aloys, personnage principal d’une histoire d’amour qui confine à la folie (et quelle folie revigorante aurait-on envie de dire !) parle souvent et volontiers de lui-même à la troisième personne, comme s’il observait de loin une vie qui semble ne pas lui appartenir. Pourquoi est-il tant coupé de la réalité ? Peut-être pour prendre ses distances avec un monde qui ne l’accepte pas pour ce qu’il est et qui ne tolère pas le caractère unique de son esprit, tellement sensible qu’il en est presque irréel. Son existence semble suspendue entre une monotonie ritualisée par un quotidien en apparence étouffant et le monde intérieur rassurant qui l’habite, sorte de refuge dans lequel il transforme la banalité du réel en violente poésie.

Aloys Adorn (le surprenant Georg Friedrich) est un détective qui vit et travaille avec son père, avec lequel il entretient une relation fusionnelle. Sa routine professionnelle entre peu à peu dans sa vie privée et le pousse à filmer 24 heures sur 24 des personnes avec qui il semble n’avoir aucune relation. À la mort de son père, l’univers d’Aloys s’effondre et plus rien ne peut désormais le protéger du monde qui l’entoure. Après une nuit de beuverie, notre étrange protagoniste se réveille dans un bus et découvre que ses précieux enregistrements ont disparu. Peu de temps après, il est contacté par une mystérieuse femme répondant au nom de Vera, qui commence avec lui un obscure jeu téléphonique appelé “telephone walking” et qui utilise l’imagination pour tout moyen de connexion. Un nouvel univers, sensuel et délicieusement violent, étonnamment plus vrai que vrai, apparaît alors.

Jusqu’où est-il possible d’aller avant que l’irréel ne se transforme en folie ? Le concept de folie existe-t-il vraiment ou s’agit-il simplement d’un mot que nous utilisons pour définir ce qui nous échappe invariablement ? Dans le cas d’Aloys, il pourrait s’agir d’obsession, d’une échappatoire virtuelle à un monde qu’il ne peut accepter qu’à travers le filtre de l’œil de la caméra. Tobias Nölle dépeint avec élégance un anti-héros des temps modernes à la recherche de lui-même, un personnage aux antipodes du “macho man” conformiste au sourire éclatant et au comportement irréprochable qui est généralement représenté. La folie d’Aloys est incroyablement humaine et touchante, avec une saveur anticonformiste. La relation qu’il entretient avec Vera, malgré la distance physique, devient de plus en plus intime et concrète, comme si l’imagination qui les unit pouvait remplacer le contact charnel, la saveur et la délicatesse de la peau. La sublime photographie de Simon Guy Fässler et les surprenants plans qui semblent isoler Aloys du reste du monde confèrent au film une touche presque ésotérique et des notes pop romantiques. Un film mystérieux et puissant qui sert d’antidote à la banalité.

Les ventes internationales d’Aloys sont assurées par New Europe Film Sales.

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(Traduit de l'italien)

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