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Margaret Menegoz • Productrice

"La fidélité à un grand auteur"

par 

- Dirigeant depuis 1975 de la société française, Les Films du Losange, Margaret Menegoz revient pour Cineuropa sur son implication dans les deux derniers longs métrages du cinéaste autrichien

Fervente partisane des coproductions européenne et dirigeant depuis 1975 la société française de production – distribution et ventes internationales Les Films du Losange, Margaret Menegoz revient pour Cineuropa sur son implication dans les deux derniers longs métrages du cinéaste autrichien Michael Haneke et sur le montage financier de Caché [+lire aussi :
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interview : Michael Haneke
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. Une opportunité d’évoquer également l’accélération des coopérations à l’échelle du Vieux continent avec celle qui assure également depuis plus de deux ans (lire la news) la présidence d’Unifrance, l’organisme de promotion du cinéma français dans le monde.

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Cineuropa: Qu’est ce qui a motivé les Films du Losange à produire successivement Le Temps du loup et Caché de Michael Haneke?
Margaret Menegoz : C’est avant tout un grand auteur et il nous avait proposé le scénario de Caché avant celui du Temps du loup. En 2000, Michael Haneke nous a raconté l’histoire de Caché, il a commencé à écrire le scénario et nous avions un contrat. Ensuite est arrivé le 11 septembre 2001 et il m’a appelé en me disant: "je suis en train d’écrire une histoire très intime mais il y a quelques années, j’ai écrit un scénario qui redevient d’actualité, Le Temps du loup, et je pense qu’il faut faire ce film d’abord". J’ai aimé ce scénario et j’ai accepté de décaler Caché. Entre Les Films du Losange et Michael Haneke, c’est une longue histoire qui a commencé il y a quelques années et qui va continuer. J’ai totalement confiance en lui. Je l’ai rencontré à l’époque du mixage de La Pianiste [+lire aussi :
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fiche film
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et il faisait un casting de producteurs. J’étais un peu hésitante et je lui ai dit franchement que je ne savais pas si j’étais capable de passer deux années de ma vie dans la perversion, dans le sang, dans l’horreur, dans le meurtre, dans le noir total. Il a ri et m’a répondu que peut-être dans l’avenir il aurait des projets un peu plus ouverts, ce qui est effectivement le cas. Nous avons commencé tout de suite à comparer nos façons de travailler respectives et nous avons découvert que nous avions les mêmes principes, que nous étions tous les deux très attachés à une préparation minutieuse et longue. En tant que productrice, je trouve que la préparation économise beaucoup d’argent si elle est bien faite. Et Michael Haneke est un cinéaste archi-sérieux, qui travaille énormément, qui prépare tout et qui pense à tout.

Comment avez-vous procédé pour le montage financier de Caché?
Il y a une grande fidélité à l’auteur de la plupart des partenaires. Nous nous sommes associés avec la société de production autrichienne de Michael Haneke, Wega Film. Et nous avons monté une coproduction avec BIM Distribuzione en Italie et Bavaria Film en Allemagne. Ce sont les mêmes partenaires que pour Le Temps du loup, hormis le fait que BIM qui le distribuait en Italie s’est cette fois engagé en coproduction. Arte et France 3 Cinéma qui étaient aussi partenaires du Temps du loup ont également suivi naturellement. Par ailleurs, le scénario de Caché a beaucoup plu à la commission de l’Avance sur recettes du CNC qui a accordé l’avance à l’unanimité. Quant au soutien du Fonds Eurimages, il était logique car il y a quatre pays européens coproducteurs et les films de Michael Haneke se vendent dans le monde entier. Eurimages avait bénéficié de remontées sur recettes très convenables sur son investissement dans Le Temps du loup et pour Caché ce sera encore plus brillant puisque le film s’est vendu dans 52 pays. En résumé, la fidélité à un auteur et à une société comme Les Films du Losange qui rend les comptes transparents et qui renvoie les parts producteurs à tout le monde régulièrement explique que ce soient quasiment les mêmes partenaires.

Vous avez toujours préconisé le développement des coproductions européennes. Que pensez-vous de l’évolution actuelle?
Il y a eu un grand bond en avant. Comme les financements se sont un peu resserrés en France, les producteurs cherchent maintenant dans tous les pays, notamment les plus grands pays européens. Je le vois bien à travers les Rencontres franco-allemandes auxquelles je participe depuis trois ans au titre de ma présidence d’Unifrance, les rencontres franco-italiennes ou encore les rencontres franco-espagnoles que nous allons organiser. Il faut que les producteurs fréquentent leurs confrères plus assidûment. Ce qui m’a fait très plaisir à l’occasion des dernières Rencontres franco-allemandes à Lyon, c’est de voir qu’entre un atelier production dans une salle et un consacré à la distribution dans une autre, les producteurs se parlaient au milieu dans le jardin, échangeaient des scénarios et des envies de travailler ensemble.

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