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Industrie / Marché - France/Allemagne

Country Focus: Allemagne

"L’éclatement de la bulle des séries" décrypté par les Rendez-vous franco-allemands

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- Situation paradoxale pour l’évolution de la production avec les plateformes entre protection des obligations d’investissement et redimensionnement des perspectives d’Eldorado

"L’éclatement de la bulle des séries" décrypté par les Rendez-vous franco-allemands
(de gauche à droite) Andreas Bareiss (Gaumont Allemagne), Isabelle Degeorges (Gaumont Télévision France) et Laurence Herszberg (Séries Mania) lors du panel (© Christophe Clovis/Unifrance)

Organisés par Unifrance, German Films et l’Académie franco-allemande du cinéma, les 21es Rendez-vous franco-allemands du cinéma ont réuni plus de 200 professionnels des deux pays les 10 et 11 octobre au Goethe-Institut Paris. Au menu des échanges autour des principaux sujets d’actualité de l’industrie cinématographique et audiovisuelle, la question de l’évolution de la production avec les plateformes a tout particulièrement retenu l’attention, notamment à travers l’analyse d’Isabelle Degeorges qui dirige Gaumont Télévision France.

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"Il y a un changement radical depuis deux ou trois ans. Les plateformes commandent moins de projets, voire les annulent et la grève des scénaristes a finalement été une aubaine pour elles. Il y a quelques années, on s’attendait à une envolée des commandes des séries locales et internationales, mais cela ne s’est pas confirmé. En France, nous sommes protégés par les obligations d’investissements (ndlr : depuis la transposition de la directive SMA – lire la news), mais maintenant les plateformes concentrent leurs commandes sur quelques projets et pour le reste font du saupoudrage (afin de respecter leurs obligations d’investissement) avec des co-financements d’autres diffuseurs. Il y a d’un côté quelques séries ou films assez bien financés, et de l’autre une émergence de projets low cost. Il faut voir maintenant comme tout cela va évoluer, parce que si en France, nous avons des acteurs TV solides, il pourrait y avoir en revanche de problèmes aux Etats-Unis. Car les plateformes n’ont pas de grille des programmes à remplir et toute la planète travaille pour six clients qui n’ont pas besoin de diffuser de nouvelles séries tous les jours". Une tendance confirmée par Andreas Bareiss (Gaumont Allemagne) qui a évoqué une inquiétude des producteurs allemands dans un nouveau contexte divisé entre des productions low-cost, deux ou trois grosses productions par an, et un entre-deux très compliqué.

Ce climat d’incertitude actuel se tisse dans la consolidation complexe des plateformes. Selon Isabelle Degeorges, "Netflix est la seule plateforme qui a démontré qu’elle avait un modèle économique, même si elle est très endettée. Les autres se sont précipités en croyant que c’était la poule aux œufs d’or mais ils sont arrivés des années plus tard et ont dû revoir leurs ambitions. Amazon a divisé par deux son investissement par rapport à il y a deux ou trois ans, chez Disney on sent une peur du lendemain car il y a des problèmes plus globaux, pour HBO le rachat par Discovery redistribue les cartes, et Apple produit peu mais a gardé les mêmes niveaux de budget."

Comme l’a rappelé Olivier Henrard, le directeur général du CNC, en ouverture des Rendez-Vous, la contribution des plateformes au financement de la production française est déjà opérationnelle et le obligations d’investissement s’élèvent à 300 M€ pour 2002 (sur un total en France de 1,5 Md€ d’obligations). En revanche, en Allemagne, le système complexe des Lander ralentit la transposition de la directrice SMA comme l’a reconnu son homologue du FFA, Peter Dinges. Mais ce qui ressort finalement plus globalement de ce débat, c’est que les plateformes sont certes un relais de croissance, mais pas à la hauteur de l’Eldorado imaginé il y a quelques années. Affaire à suivre…

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