07/02/2013 - La directrice de l'EFM évoque les sujets prioritaires et tendances du marché

En tant que directrice d'un des plus grands marchés du film du monde, Beki Probst reçoit beaucoup de demandes. Cette année, à l'EFM-Marché du film européen de Berlin, l'accent est clairement sur les affaires. Probst a limité les discussions et séminaires : "nous ne voulons pas en faire une industrie en elle-même comme l'AFM", précise-t-elle.

Cineuropa : Cette année, les stands sont partis vite. Combien d'acheteurs et de vendeurs attendez-vous ?
Beki Probst : Pour le moment, 455 sociétés représentant 58 pays doivent occuper 111 stands au Martin-Gropius-Bau et 61 au Marriott. 1658 acheteurs venant de 67 pays se sont enregistrés. En comptant les distributeurs, les vendeurs, les producteurs, les juristes, les investisseurs et les réalisateurs, le nombre total de participants attendus à l'EFM se monte à 7474, mais nous savons par expérience qu'il y a toujours des demandes d'accréditation de dernière minute.

Certains pays sont-ils plus présents qu'avant ?
Nous avons des participants venant de deux nouveaux pays : l'Île Maurice et Singapour. Il est bon de savoir que notre nom est allé jusqu'à l'Île Maurice.

Combien de films et de projections l'EFM présentera-t-il ? Avez-vous de nouveaux écrans ?
Nous allons montrer 813 films en 1116 séances, dont 590 inédits sur le marché international. Cette année, nous disposons en tout de 40 salles. Les projections se font principalement entre le CinemaxX et le CineStar. Il nous faut partager certains écrans avec nos collègues du Panorama, du Forum et de la section Generation. Dans les trois studios que nous avons au Marriott, nous pouvons seulement montrer des vidéos. Nous nous servirons en outre du cinéma qui se trouve à l'intérieur du Martin Gropius Bau, et fonctionne dans tous les formats. L'année dernière, nous avons aussi décidé d'organiser des séances au Cubix, où nous avons cette fois sept écrans. Il y aura de fait des navettes supplémentaires couvrant le trajet entre le Cubix et Potsdamer Platz.

L'EFM se transforme-t-il aussi selon les techniques qui apparaissent, comme la vidéo à la demande ?
La vidéo à la demande se développe. Nous avons des groupes au sein du festival qui suivent le sujet. Nous verrons ce qui va se passer dans ce domaine.

Pour la première fois, des bandes-annonces sont disponibles sur le site de l'EFM. Quel accueil l'initiative a-t-elle reçu ?

C'était pour nous un test, mais apparemment il a été très bien reçu, de sorte que nous pourrions même élargir cette offre à l'avenir. Pour le moment, c'est une expérience. On en dressera un bilan à la fin du marché.

L'EFM n'est pas seulement un lieu d'affaires, c'est aussi un forum. La demande est-elle forte pour ce qui est des débats et discussions ?
Nous avons lancé les Débats de l'industrie avec les magazines spécialisés internationaux, et ils sont devenus une tradition très appréciée, mais nous ne voulons pas en faire une industrie en elle-même comme l'AFM. Chaque année, nous recevons beaucoup de demandes de séminaires, etc.... Au-lieu de discuter, j'aime autant que les gens agissent. Ils ont beaucoup à faire à Berlin parce que non seulement ils participent au marché, mais ils suivent aussi la compétition et les autres sections du festival. Ils n'ont pas le temps de rester assis à palabrer pendant des heures. Je ne veux pas que de la parlote pendant dix jours.

L'un des sujets des Débats de l'industrie est la crise et ses conséquences sur l'industrie du film européenne, en particulier les pré-ventes. Est-ce un développement que vous constater aussi à l'EFM ?
Non. La suggestion est venue d'un distributeur allemand de films d'auteurs qui m'a écrit parce qu'il trouvait la situation de plus en plus difficile, les chaînes de télévision n'achetant plus ce genre de films mais préférant les titres grand public et les émissions débiles. Les magazines spécialisés aussi l'ont observé.

Quel sera le plus grand challenge de cette édition du marché pour vous ?
Nous avons plus de 1100 projections de prévues donc il ne peut y avoir de hoquet, mais je pense que tout ira bien.