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Martin Strange Hansen

Au règne du court-métrage

par 

- Le réalisateur danois parle de The Charming Man, Oscar et Prix du public à Clermont-Ferrand: "actuellement au Danemark il est difficile de tourner des courts"

L’Oscar du meilleur court-métrage de fiction a été décerné au film This Charming Man (Der er en yndig mand, 2002, 28’) de Martin Strange-Hansen, jeune réalisateur danois, qui avait déjà obtenu cette année le prix du public au Festival de Clermont Ferrand.
C’est avec le ton léger, typique de la comédie, que Martin Strange-Hansen affronte des arguments très importants, comme la recherche d’un emploi, difficile au Danemark, ou bien le problème des immigrés qui essaient d’apprendre la langue du pays qui les a acceuillis pour faciliter leur intégration. Les jeux de mots basés sur l’équivoque en font un film comique avec l’échange de réparties amusantes entre les différents personnages, typiques et bien interprétés.

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Est-il facile de réaliser des courts-métrages au Danemark?
«Plus maintenant! Auparavant, il existait au Danemark une institution dénommée ‘Short Fiction Film Denmark’ qui finançait entièrement les courts-métrages. La moitié des fonds provenait du gouvernement et l’autre moitié des chaines de télévision nationales. On avait ainsi de l’argent pour tourner des courts-métrages qui passaient ensuite à la télévision. Le nouveau gouvernement, en place depuis 2001, a vu peu de prestige dans les courts-métrages et a fermé l’institution. This Charming Man est un des derniers films financés par le Short Fiction Film Denmark».

Avez-vous fréquenté une Ecole de Cinéma avant de devenir réalisateur?
«De 1997 à 2001 j’ai fréquenté la National Danish Filmschool, école bien connue qui accueille des étudiants par spécialité. Tous les deux ans, y sont admis 6 étudiants pour la mise en scène, 6 pour la production, 6 pour la photographie, 6 pour le montage, 6 pour la technique du son et 8 pour les scénarios. Parmi les anciens élèves on peut citer Lars von Trier et Thomas Vinterberg».

Comment est née l’idée du court-métrage This Charming Man? Prend-elle origine d’une histoire vraie?
«C’est l’enseigne de l’atelier de réparation de vélos où je vais toujours qui a inspiré The Charming Man. Elle porte le nom de El Hassan, et j’ai tout simplement pensé que le nom ‘Hansen’, très commun au Danemark, mal prononcé pouvait se transformer en ‘Hassan’. J’ai ainsi eu l’idée d’aborder le problème du racisme sous un autre point de vue. J’ai pensé ‘que se passerait-il si un danois portait le nom de El Hassan?. Comment serait-il accepté par la société? De nombreux immigrés ont donné à leur nom une consonnance danoise pour trouver plus facilement du travail. Notre interprète perdrait surement des opportunités de travail si, à l’improviste, on l’appelait par un autre nom».

Le racisme existe-t-il au Danemark ou bien les rapports communautaires avec les extra-européens sont tranquilles et pacifiques? «Au Danemark, le racisme existe surement. Je crois que la discrimination la plus fréquente vient de la xénophobie. Les danois cachent leurs sentiments avec humour. C’est ainsi qu’ils peuvent exprimer des points de vue très racistes et dire ensuite ‘Eh, je plaisantais! Tu n’as pas le sens de l’humour’. L’humour et les plaisanteries servent à atténuer la tension, mais il y a le revers de la médaille: si tu laisses une certaine race de coté, tu confirmes le cliché et la perception des choses liée à ‘NOUS’ et ‘EUX’».

Le court-métrage que vous-avez réalisé est une comédie. Vous aimez le genre de la ‘comédie’ ou bien n’avez-vous pas de préférence?
«Je préfère la comédie, avec le soin des personnages , une musique de fond aigre-douce et des thèmes sociaux. Comme spectateur, j’aime toutes les histoires bien écrites. Auparavant, j’étais particulièrement attaché à la période d’or de la screwball comedy des années ‘30, ‘40 et ‘50 et aux films de Kurosawa».

Des courts-métrages en vue? A quel projet travaillez-vous en ce moment? «En ce moment, je suis en train d’écrire deux longs-métrages: le premier raconte l’histoire drammatique d’une famille avec un secret ou une situation chaotique. La trame du film est à la fois douloureuse et tragi-comique. Le deuxième est une comédie dont le personnage principal est un jeune homme qui veut faire de la politique et qui abandonnera sa morale de fer et son éthique inflexible pour devenir un bon politicien. Pour bien faire, il doit mal faire. Une société américaine cherche elle aussi l’argent nécessaire pour le tournage du remake américain de Feeding Desire».

Le Danish Film Institute aide-t-il le développement du cinéma danois? «Sans le Danish Film Institute, il n’y aurait pas de cinéma danois! Le Danemark a un petit marché et une langue si peu diffusée que le gouvernement doit contribuer à la réalisation des films, pour maintenir en vie la production cinématographique».

Participer à la cérémonie de l’Oscar et gagner une statuette avec un court-mètrage vous a-t-il ému?
«Je pense que participer à une telle cérémonie et gagner une statuette sera toujours une grande émotion. Cela a été le cas pour moi».

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