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Fredi M Murer • Réalisateur

"Je voulais absolument adapter cette histoire au grand écran"

par 

- Pour son nouveau film, Liebe & Zufall, Fredi M Murer a reçu un soutien financier de la part de Teo Gheorghiu, l’acteur qui jouait le jeune pianiste dans le film Vitus

Fredi M Murer  • Réalisateur

Avec son nouveau film, Liebe & Zufall [+lire aussi :
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, Fredi M Murer, écrivain et réalisateur suisse déjà récompensé, nous livre son film le plus personnel jusqu’à ce jour : le script s’inspire de l’autobiographie de sa mère. On retrouve cependant une deuxième relation d’interdépendance entre la fiction et la réalité dans le financement du film. Une partie du budget a en effet été récoltée par le jeune pianiste Teo Gheorghiu, l’acteur principal du dernier film de Murer, Vitus [+lire aussi :
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, qui a organisé un concert de bienfaisance au Tonhalle de Zurich. La société de production Vega Film a prévu la sortie du film pour le 30 octobre en Suisse.

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Cineuropa : Est-ce que Liebe & Zufall est une histoire vraie ?
Fredi M Murer : Mon film s’inspire du roman Liebe & Zufall écrit par ma mère quand elle avait 74 ans. Aucun de ses six enfants ne savait qu’elle s’était mise à écrire des livres après la mort de notre père. Quand elle a fêté ses 90 ans, elle m’a donné ses manuscrits et m’a dit que ces histoires pouvaient intéresser un public si je les adaptais au grand écran. Pour moi, c’était un affront mais ça représentait aussi un défi. Au début, j’ai posé ses livres sur une étagère mais quand plus tard j’ai lu son autobiographie, j’ai découvert des choses incroyables dont je n’avais absolument pas conscience. Je voulais absolument adapter cette histoire au grand écran.

De quoi parle le film ?
Il parle de ce premier grand amour qui, souvent, reste inassouvi. Un vieux couple, composé d’un auteur de 75 ans qui n’a jamais réussi à percer et d’un architecte médiocre de 79 ans, discute de thèmes comme l’amour, la mort et les adieux avec un humour sarcastique. Les sujets déprimants comme la maladie ne sont pas un problème pour eux. Quand la femme va voir son docteur, celui-ci est remplacé par un jeune médecin. Elle le regarde, murmure son nom, met ses bras autour de son cou, lui donne un baiser et s’évanouit. Quand elle se réveille, elle est embarrassée. Le jeune docteur ressemble exactement au grand amour de sa vie qui est parti faire sa vie aux États-Unis 60 ans auparavant. Elle ne l’a jamais revu depuis mais a rêvé toute sa vie d’être avec lui. 

Pourquoi n’est-elle pas partie avec lui ?
Sa mère ne voulait pas qu’elle parte aux États-Unis. En 1920, il fallait environ trois mois pour traverser l’Atlantique. Sa mère étant veuve, elle voulait que sa fille aînée reste à la maison. Elle a donc intercepté toutes les lettres envoyées par le jeune homme. Après trois années, la jeune femme a cru qu’il l’avait oubliée et a épousé un autre homme. C’est seulement après la mort de sa mère qu’elle a découvert la vérité. Cela m’a inspiré pour réaliser ce film. 

A-t-il été difficile de trouver les bons acteurs ?
C’est surtout difficile de trouver de très bons acteurs âgés de plus de 75 ou 80 ans dans un petit pays comme la Suisse. Pour le rôle féminin, j’ai choisi l’actrice de théâtre suisse Sibylle Brunner, qui vit en Allemagne depuis 40 ans. Le rôle principal masculin est joué par l’acteur allemand Werner Rehm, âgé de 78 ans. Il avait travaillé avec des réalisateurs comme Rainer Werner Fassbinder et Peter Stein.

La majeure partie du film a été tournée en Suisse. Cela vous a-t-il aidé en termes de financement ?
Notre budget était d’environ 3 millions de francs suisses. Un tiers de ce budget a été financé par l'Office fédéral de la culture; la télévision suisse nous a également offert une somme assez considérable. Mais je n’ai reçu aucune aide de la Zürcher Filmstiftung (Fondation zurichoise pour le cinéma), malgré le fait que je vis et travaille à Zurich depuis des années. Il m’a fallu pas loin de deux ans pour rassembler les fonds.

Comment avez-vous fait ?
Grâce à une collecte de fonds. Nous avons reçu environ un million de francs suisses de la part d’investisseurs privés suite à un concert de Teo Gheorghiu. Il avait joué le rôle d’un pianiste de 12 ans dans mon dernier film, Vitus. Lorsqu’il a su que je n’avais reçu aucun soutien de la part de ma ville, il a proposé l’idée d’organiser un concert de bienfaisance à Zurich, à la Tonhall. Un concert public aurait coûté trop cher en termes de marketing, mais nous avons trouvé trois entreprises qui ont financé le concert de Teo. Avec Vitus, j’ai soutenu sa carrière de pianiste, et aujourd’hui, il a fait la même chose pour moi.

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(Traduit de l'anglais)

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