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Henrik Martin Dahlsbakken • Réalisateur

"Je crois en l’intuition que peut avoir un comédien de ce qui sonne juste"

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- Cineuropa a rencontré le jeune réalisateur norvégien Henrik Martin Dahlsbakken, dont le deuxième long-métrage, Late Summer, sort en salles dans son pays

Henrik Martin Dahlsbakken • Réalisateur

En cette fin de printemps le réalisateur norvégien Henrik Martin Dahlsbakken travaille simultanément à plusieurs projets très différents : Cave [+lire aussi :
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, un film d’action qui allie l’horreur aux sports extrêmes sort au début de l’automne ; The Outlaws qui s’inspire d’un fait-divers authentique est prévu pour l’an prochain ; et grâce à Vandreren nous ferons connaissance en 2018 avec un vagabond malfaiteur. Mais c’est de Late Summer [+lire aussi :
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interview : Henrik Martin Dahlsbakken
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, son deuxième long-métrage que ce metteur en scène de vingt-sept ans a accepté de parler avec Cineuropa. Ce film est produit par Filmbros la maison de production qu’il a créée avec son jeune frère Oskar. Le rôle principal de Late Summer est tenu par Bente Børsum, une comédienne très appréciée en Norvège, connue entre autre pour La chasse, un film norvégien réalisé par Erik Løchen, en compétition au Festival de Cannes 1959.

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Cineuropa : Avec Returning Home [+lire aussi :
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, votre premier long-métrage, lauréat en 2015 aux Nordic Film Days de Lübeck, on était dans les montagnes norvégiennes, en pleine nature, alors que Late Summer nous enferme à l’intérieur d’une grande maison.

Henrik Martin Dahlsbakken : Oui, et d’ailleurs, le premier titre auquel j’avais pensé c’était Huis clos, allusion à Jean-Paul Sartre naturellement. Cette maison, où l’histoire se déroule en l’espace de deux jours, nous l’avons trouvée en France, en Loire-Atlantique, au sud de la Bretagne : c’est là que nous avons pratiquement tout filmé et aussi vécu pendant le tournage. J’ai par la suite préféré le titre Late Summer parce que l’action se situe à la fin de l’été et que j’avais très envie de parler d’un être humain qui s’achemine vers la mort, de voir, de comprendre une femme d’un âge certain qui aborde sa fin de vie. Pour que l’histoire soit crédible et captivante j’ai beaucoup parlé avec Bente Børsum des expériences vécues par le personnage, de son caractère, de ses réactions. J’ai pensé à Bente pour ce rôle au tout premier stade du projet, avant même d’écrire le scénario.

Late Summer est donc un film psychologique ?
Dans le ton et la forme c’est plutôt un thriller psychologique parce qu’il y a un suspense, une tension dramatique, des zones troubles inquiétantes dans la vie de cette femme, et que son passé va en quelque sorte la rattraper. A bien des égards Late Summer est plus complexe que Returning Home, donc plus compliqué à faire, et j’ai consacré beaucoup de temps au montage.

Comment avez-vous travaillé avec les acteurs ? Parmi eux on trouve les Norvégiens Rolf Kristian Larsen et Heidi Toini Øieren, et le Français Christian Bujeau.
Une fois l’histoire conçue, structurée avec précision, le scénario élaboré, j’ai laissé aux acteurs un espace de liberté dans le cadre que j’avais fixé, mais il s’agissait d’une liberté surveillée. Et si je leur ai parfois donné la possibilité d’improviser, c’est parce que je crois en l’intuition, au sentiment profond, intime, que peut avoir un comédien de ce qui sonne juste.

Je suppose que cette fois encore, comme pour Returning Home, comme pour votre court-métrage Thanks for Dancing récemment primé aux Etats-Unis au Festival de Aspen Shortsfest, le directeur de la photo est votre frère Oskar.
Non. Cette fois-ci le chef-opérateur est Pål Ulvik Rokseth, avec lequel j’ai déjà fait deux courts-métrages, A stranger et My Light in Darkness. Oskar, Pål et moi avons des goûts communs, mais nos méthodes de travail sont différentes. Dès la plus tendre enfance Oskar et moi avons joué, travaillé ensemble, élaboré des petits films. De plus nous partageons les mêmes fortes convictions. Pour nos films nous affectionnons particulièrement les caméras argentiques, mais pour Late Summer j’ai préféré utiliser le support numérique en format DCP 2K, et j’ai choisi Pål parce qu’à mon avis il convenait mieux à ce projet en raison de son énergie.

Energie... n’est-ce pas un peu paradoxal ? Pour moi un caméraman, un cadreur prisonnier d’un espace réduit, évoque plus le statisme que le dynamisme.
Vous vous trompez. Pål m’a fait profiter de sa force tranquille, de son expérience acquise sur de nombreux tournages. Et cette énergie latente est perceptible dans les images, surtout quand on est, comme lui, un spécialiste de la lumière. Il m’a été précieux dans le choix des éclairages, qui à eux seuls peuvent créer une atmosphère. Quelle place laisser à la lumière venue de l’extérieur ? Comment exploiter les zones d’ombre ? Comment faire d’une image un tableau, une peinture ? Ce sont quelques unes des questions qui se sont posées.

Vous faites de la peinture ?
Je ne suis pas peintre moi-même, mais j’aime beaucoup Rembrandt pour ses clairs-obscurs, Van Gogh pour ses vives couleurs, et Renoir pour son côté joyeux, lumineux. Comme vous voyez, j’ai des goûts éclectiques en fonction de mes humeurs, des besoins de mes films, pour renforcer une impression ou apporter un contrepoint, comme peut le faire aussi la musique.

La musique est-elle importante dans Late Summer ?
Absolument. Magnus Murel a composé tout spécialement pour le film une musique qui contribue à accentuer l’étrangeté de certaines situations, avec un petit clin d’oeil au compositeur Alexandre Desplat. De plus la musique française y est présente, avec surtout des chansons anciennes.

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