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BRIFF 2018

Martine Doyen • Réalisatrice

"Le rire aujourd’hui a perdu de sa force subversive"

par 

- Rencontre avec la Belge Martine Doyen, dont le deuxième long métrage, Witz, était présenté en Compétition Nationale lors du dernier Brussels International Film Festival

Martine Doyen  • Réalisatrice

Depuis son premier long, Komma [+lire aussi :
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, sélectionné en 2006 à la Semaine de la Critique à Cannes, la réalisatrice belge Martine Doyen s’est interrogée sur d’autres façons de faire du cinéma, et a mis ces questionnements en pratique en réalisant plusieurs films expérimentaux, dont le dernier en date, HAMSTERs [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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, sélectionné au Festival International du Film de Rotterdam. Witz [+lire aussi :
critique
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interview : Martine Doyen
fiche film
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, comédie romantique décalée, est son deuxième long métrage, et a été présentée en Compétition Nationale lors du dernier Brussels International Film Festival.

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Cineuropa : D’où vient l’idée du film, cette femme qui perd le sens de l’humour ?
Martine Doyen :
J’étais en train de regarder une émission scientifique à la télévision sur les cérébraux lésés. Un homme qui avait fait une chute à moto témoignait. Il avait perdu son sens de l’humour, mais il ne s’en était pas aperçu immédiatement. En voyant ça j’ai explosé de rire, et je me suis dit qu’il y avait quelque chose à creuser.

J’ai donc créé ce personnage féminin qui a perdu son sens de l’humour, et qui doit changer de vie pour le retrouver. J’avais une impulsion, il fallait que je l’incarne.

Et finalement, c’est une comédie romantique avec un twist ?
Au départ, je ne voulais pas forcément faire une comédie romantique, ou pas uniquement ça. Mais finalement, c’était assez stimulant de décliner les codes du genre.

Quand j’étais petite, je regardais beaucoup de vieux films avec ma grand-mère, je connaissais par coeur ce cinema-là, ces comédies romantiques américaines des années trente à soixante, souvent des films avec des univers visuels très marqués, et qui tourne autour d’une rencontre explosive.

C’est une réflexion sur le rire, et la façon dont il nous détermine ?
J’ai beaucoup gambergé: qu’est-ce que ça veut dire rire ? Ne plus rire ? J’ai lu des philosophes, des sociologues, je me suis intéressée aux implications neurologiques du rire. J’ai découvert que cela avait aussi un impact très physique. Même en faisant semblant de rire, on se sent beaucoup mieux après.

Le sens de l’humour, est vraiment constitutif de la personnalité de quelqu’un, on peut tomber amoureux de quelqu’un pour son sens de l’humour.

C’est aussi une façon d’envisager que la société elle-même a un peu perdu son sens de l’humour…
J’ai fait un bref passage dans la publicité en sortant de l’école, un boulot purement alimentaire, et là on était vraiment dans un rire forcé. C’est quelque chose que je retrouve beaucoup aujourd’hui même hors du domaine publicitaire, dans certains spectacles de stand-up, un peu partout en fait, et c’est une façon de rire qui me crispe beaucoup. Je trouve que le rire a perdu de sa force subversive.

Comment avez-vous fait le casting ?
Sandrine je la connais depuis des années, je n’ai cessé de la redécouvrir dans des films, et elle m’a toujours impressionnée. Je l’ai revue récemment, et je trouvais qu’elle avait un peu mûri, et que l’âge lui allait bien. Et puis j’aimais bien l’idée d’avoir un visage relativement neuf sur grand écran.

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