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LOCARNO 2023 Compétition

Sofia Exarchou • Réalisatrice de Animal

“J'aime commencer par la réalité, mais ensuite j'ai envie de créer mon propre univers, un univers qui va servir mon histoire”

par 

- La réalisatrice grecque, dont le film plonge dans l'univers, rarement montré au cinéma, des animateurs d'hôtels de vacances et de stations balnéaires, nous parle de son approche et de ses recherches

Sofia Exarchou  • Réalisatrice de Animal
(© Margarita Yoko Nikitaki)

La comédie dramatique de la Grecque Sofia Exarchou, Animal [+lire aussi :
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interview : Sofia Exarchou
fiche film
]
, a été présentée en avant-première dans la compétition internationale de l’édition de cette année du Festival de Locarno. Animal est le portrait poignant d’une classe sociale rarement montré au cinéma, mais dont les difficultés affectent beaucoup de monde. Nous avons discuté avec la réalisatrice de son approche, de ses recherches et de ses acteurs.

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Cineuropa : Quelle était votre intention première avec ce film ?
Sofia Exarchou : Je voulais faire un film sur le travail en Europe occidentale et dans les sociétés capitalistes. J’ai très rapidement décidé que l’histoire se déroulerait dans l’industrie du tourisme. L’une des raisons est qu’en tant que Grecque, je connais bien le sujet et j’ai vu la manière dont ce secteur s’est développé au cours des dernières décennies. Le tourisme est évidemment l’un des piliers de notre économie. Ce choix s’est donc imposé à moi. Puis, cet univers m’est apparu de plus en plus intéressant. Je ne me suis pas contentée de parler des employés de ce secteur, je me suis intéressée au métier d’animateur, pour évoquer le secteur du divertissement et l’importance qu’il a aujourd’hui.

Comment avez-vous choisi le lieu de tournage ?
Je me suis renseigné sur les différentes îles et sur les paysages. En fin de compte, le lieu de tournage n’est pas si important, car ce que je voulais, c’est donner l’impression que ce qui se passe sur cette île pourrait se passer dans n’importe quelle autre station balnéaire. C’est pourquoi je n’ai identifié ni le lieu ni la période où se déroule l’histoire. Mais à dire vrai, je pensais à la Crête, car, je recherchais ce genre de paysage aride et ces couleurs si particulières. J’ai donc essayé de trouver un endroit là-bas. Il était important de trouver un endroit qui pourrait accueillir les animateurs. Cela devait être un peu à l’écart du complexe hôtelier et du lieu où se déroule la fête. Je voulais aussi que ce soit en bord de mer. Donc lorsque j’ai trouvé le lieu d’hébergement, j’ai cherché le complexe hôtelier. Le film a été tourné dans plusieurs endroits.

Obtenir les autorisations de tournage a-t-il été difficile ?
Le plus difficile, c’est que l’histoire débute à la fin du printemps et finit à l’automne. Personne n’allait nous permettre de tourner en été. Nous avons dû revoir notre calendrier de tournage en prenant en compte ces éléments et tourner plus tard.

Pourriez-vous nous en dire plus sur les acteurs ?
C’est un groupe de professionnels très différents. Les deux héroïnes sont des actrices. Dimitra Vlagopoulou, qui incarne Kalia, est également danseuse. Il était essential pour elle qu’elle sache danser et jouer la comédie. Pour les autres, je savais dès le départ que je voulais des acteurs, mais également des danseurs et des musiciens. L’un d’eux vient du cirque. C’était très chouette, car ils échangeaient et s’entraidaient. De plus, j’ai filmé beaucoup d’animateurs à travers le monde, ce qui les a aidés à se préparer. À un moment donné, nous avons arrêté de travailler leur jeu pour ne répéter que les spectacles et la chorégraphie pendant deux mois. Cela a été compliqué pour eux, mais nous avons travaillé ensemble pour comprendre cet univers.

Cela signifie-t-il que les spectacles qu’ils font sont inspirés de véritables spectacles ?
J'aime partir de la réalité, mais j'ai ensuite envie de créer mon propre univers, un univers qui servira mon histoire. Les spectacles sont tous fictifs. Ce que j’ai créé n’a rien à voir avec ce que j’ai vu. J’aimais l’idée d’intégrer les dialogues que l’on a avec la culture antique et d’évoquer la manière dont nous l’exploitons par exemple. Les spectacles se retrouvent dans la psychologie des personnages.

Aviez-vous en tête cette fin dès le départ ?
L’idée principale consistait à montrer que le système perdurera.

Que racontez-vous de la Grèce contemporaine ?
La Grèce contemporaine est toute ma vie, elle est mon quotidien. J’ai voulu faire cette allégorie parce que je crois que les gens qui évoluent dans des systèmes de travail différents doivent tous faire ce que font les animateurs. Chaque jour, ils endossent un costume, ils doivent restituer une énergie, sourire aux clients, aux managers, ou à toute autre personne. Quant à la Grèce d’aujourd’hui, je pense que nous traversons une crise importante et nous subissons des conditions économiques et politiques difficiles que l’on retrouve dans le film.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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