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FILMS / CRITIQUES

Habemus papam

par 

- Un pape écrasé par sa nouvelle charge et un psychanalyste appelé à la rescousse pour le nouveau film du maestro italien Nanni Moretti qui partage l'affiche avec Michel Piccoli.

Dans une Chapelle Sixtine restée dans le noir par accident, les cardinaux appelés à élire le nouveau pape trépignent et soupirent nerveusement. Rien de bien solennel en somme : tandis que dehors, sur la Place Saint-Pierre, les fidèles attendent, des cierges aux mains, la fameuse fumée blanche, les ecclésiastiques semblent terrorisés. "Seigneur, je t'en prie, pas moi", est l'invocation qu'on lit sur leurs visages préoccupés et dans leurs regards en coin.

Personne ne veut être le nouveau pape ; la responsabilité est trop lourde et la compétition trop féroce. C'est sur cette scène, grotesque et significative à la fois, où les cardinaux "désobéissants" récitent leurs prières et leurs "pas moi" dans toutes les langues du monde, que s'ouvre le nouveau film de Nanni Moretti, que tout le monde attendait avec impatience. Habemus papam [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Nanni Moretti
fiche film
]
est l'histoire d'un homme d'église qui, une fois élu souverain pontife, panique devant la charge qu'il a de gérer un milliard d'âmes.

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Habemus papam, sélectionné en compétition au 64ème Festival de Cannes, raconte le trouble et l'inadéquation qu'on peut ressentir devant le pouvoir. Le rôle de ce pape triste est interprété par un Michel Piccoli fatigué et souffrant. Nanni Moretti, plus morettien que jamais, incarne le psychanalyste qui le prend en charge (le fait qu'être le meilleur de tous est une condamnation est un des leitmotivs du film). "Difficile de dire à qui je me suis identifié" a commenté le réalisateur (lauréat de la Palme d'or en 2001 pour La chambre du fils). "Probablement au psychanalyste comme à ce pape dépressif, un pape que je voulais voir déambuler en civil dans Rome, prendre un bus, aller au théâtre".

Michel Piccoli et Nanni Moretti sont entourés d'un groupe bien fourni de pittoresques prélats provenant des cinq continents, un "melting pot" utile pour improviser un tournoi de volley ball dans les cours du Saint Siège, un tournoi arbitré par Nanni Moretti lui-même et qui promet de devenir une séquence culte. Car c'est bien le côté le plus humain des ces prélats qui est montré : certains fument, d'autres jouent aux cartes ; un gourmand mange un dessert à la crème tandis que s'enchaînent des trouvailles et des répliques cinglantes qu'apprécieront les fans de Moretti. Comédie et drame, scènes de masse et moments solitaires, sont présentés en alternance dans des décors somptueux puisque le film a été tourné entre le Palais Farnese (siège de l'Ambassade de France à Rome), la Villa Médicis et les studios Cinecittà où ont été reconstruites la Chapelle Sixtine et la Salle Regia.

Habemus papam, qui a coûté 8 millions d'euros, a été produit par Sacher Film et Fandango en collaboration avec Rai Cinema et en association avec la société française Le Pacte. Le film est sorti en Italie sur 460 écrans italiens le 15 avril, distribué par 01 en collaboration avec Sacher Distribuzione.

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(Traduit de l'italien)

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