04/04/2012 - Le Fonds de protection de la cinématographie géré par l'ICAA aura un budget réduit de 36% en 2012

Le gouvernement espagnol a confirmé hier les pires craintes du secteur du cinéma lors de la présentation de sa Loi de budget 2012 (déjà qualifiée par certains de "mère de toutes les réductions de budget"). Le cinéma est en effet le secteur culturel où le ministère des Finances a opéré les coupes les plus vigoureuses : 36% de son budget ont été retirés au Fonds de protection de la cinématographie géré par l'ICAA. L'institution dirigée par Susana de la Sierra ne disposera plus que de 65,94 millions d'euros, dont 49 millions sont réservés au fonds (alors qu'en 2011, il était doté d'un budget de 76 millions).

Qui plus est, sur lesdits 49 millions d'euros, 35 serviront à couvrir l'amortissement des longs métrages réalisés au second semestre 2010, de sorte qu'encore moins d'argent sera disponible pour les nouveaux projets.

Ces dernières semaines, l'industrie du film en a appelé à la responsabilité de ses membres, étant consciente que des réductions de budget étaient inévitables, compte tenu de la situation du pays, mais l'ampleur de la coupe a surpris tout le monde : "Nous ne comprenons pas que la Loi de budget soit dure à ce point pour le cinéma, par rapport aux autres domaines culturels", a déclaré Pedro Pérez, président de l'association de producteurs FAPAE, au quotidien El Mundo.

Le nouvel exécutif a répété sa volonté de changer le modèle actuel, fondé sur les aides directes, pour en élaborer un autre, mixte, où ces aides seront combinées avec des incitations fiscales. Il semble cependant qu'il ait démantelé l'ancien système avant de construire le nouveau : "On ne peut pas annoncer un nouveau système et démonter l'ancien puis ne rien faire", proteste Pérez.

Le risque le plus immédiat est la paralysie et la récession devant la carence d'un modèle capable de soutenir le volume actuel de la production. De fait, on note déjà que depuis le début de l'année, seuls 25 tournages ont commencé, alors qu'en 2011 au même moment, ce chiffre atteignait 74. El País précise de surcroît que sur ces 25 tournages, la plupart concernent des courts métrages ou des documentaires et seulement dix des longs métrages de fiction.

(Traduit de l'espagnol)