email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

ÉVÉNEMENTS Allemagne / France

Une période faste pour les séries télévisées, incertitude pour les films indépendants

par 

- La 13ème édition des Rendez-vous franco-allemands du cinéma, organisée à Marseille, a donné l’occasion aux producteurs d’échanger autour de la politique européenne de cinéma

Une période faste pour les séries télévisées, incertitude pour les films indépendants
de g. à d. : Séréna Zouaghi, conseillère municipale déléguée à la Mission Cinéma et audiovisuelle ; Alfred Hürmer, président de l’association Rendez-vous franco-allemands du cinéma ; et Olivier-René Veillon, co-fondateur d’Ecoprod

Le Marché unique numérique, les nouvelles voies de financement et de distribution, mais aussi la production orientée vers le développement durable, ont été au cœur des débats aux derniers Rendez-vous franco-allemands du cinéma, qui se sont tenus dans le sud de la France, à Marseille, et auxquels German Films et Unifrance ont convié plus de 200 participants. Dans le milieu du cinéma actuel règne incontestablement un sentiment d’insécurité face aux répercussions possibles des décisions prises à Bruxelles. Alfred Hürmer, président de l’association Rendez-vous franco-allemands du cinéma, a fait très justement remarquer dans son allocution d’accueil qu’il était fort possible que la création du Marché unique numérique remette en question la législation européenne concernant les droits d’auteur, le principe de territorialité et les sociétés de gestion de droits d’auteur.  "Nous devons absolument rester fidèles au principe de territorialité. Si nous abandonnons ce principe, nous détruisons la base même du système de coproduction internationale", a souligné Marie Masmonteil, productrice de films tels que Party Girl [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Marie Amachoukeli, Claire …
fiche film
]
.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Autre sujet d’actualité évoqué : le soutien systématique à la distribution cinématographique au niveau européen. Dans le cadre de son programme Europe créative, la Commission européenne envisage en effet d’augmenter le soutien apporté aux distributeurs des petits pays et de réduire les aides versées à ceux des pays plus importants comme la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et l’Italie. "Une société allemande qui distribuera en salle un film français ne recevra que 25% d’aide au lieu de 40%. C’est le monde à l’envers", a déclaré Johannes Klingsporn, directeur général de l’Association des distributeurs allemands

"L’Allemagne représente un marché très important pour les films français", a souligné Frédérique Bredin, la présidente du CNC, qui travaille en partenariat avec quatre fonds régionaux allemands dans le but de lancer un nouveau programme d’aide au développement de séries de fiction pour la télévision. De son côté, la vice-présidente de la FFA, Christine Berg, a profité du rassemblement organisé à Marseille pour annoncer la décision du Ministère fédéral de l’économie allemand d’allouer 10 millions d’euros aux projets de coproductions de séries télévisées internationales ainsi que le renforcement de l’aide à l’écriture envisagé dans le cadre de la nouvelle législation allemande sur le cinéma, sujet abordé lors d’une table ronde en présence de Monika Grütters, déléguée du gouvernement fédéral pour la Culture et les Médias. 

Le scénariste français Dan Franck, créateur de la série Marseille, a évoqué sa collaboration avec Netflix : "Le processus de décision y est plus rapide, mais les budgets sont identiques", a-t-il déclaré. De nombreux producteurs établis se laissent séduire par ce nouveau monde. "Je pense réellement qu’il y a toujours une place pour le producteur, mais la question qui se pose est de savoir qui commande",  a souligné le producteur britannique Alex Boden

D’un autre côté, les modèles de distribution proposés par des groupes d’envergure internationale comme Amazon ou Netflix n’attirent pas vraiment les productions indépendantes européennes : "Pour nous, une sortie en VàD a plus valeur de symbole qu’autre chose, car elle rapporte 90% de moins qu’une sortie DVD ", a précisé Torsten Frehse, le PDG de la société de distribution berlinoise Neue Visionen.  

Le comité de financement des Rendez-vous franco-allemands du cinéma a décidé de débloquer un budget de 849 000 euros pour quatre coproductions franco-allemandes : Rückkehr nach Montauk de Volker Schlöndorff, High Life de Claire Denis, Die Sanfte de Sergei Loznitsa et Diamond Island de Davy Chou. En outre, pour la première fois, grâce au mini-traité, quatre producteurs prometteurs ont reçu 180 000 euros en tout pour développer leurs projets.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy