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VISIONS DU RÉEL 2016

Calabria : sur les traces d’un homme

par 

- Le deuxième long métrage de Pierre-François Sauter a été dévoilé en première mondiale au Festival Visions du Réel à Nyon

Calabria : sur les traces d’un homme

Calabria [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
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 de Pierre-François Sauter, fait partie des six films (parmi les productions et coproductions) de la compétition internationale au Festival Visions du réel. Ce film a su faire de l’effet grâce au merveilleux travail de son chef opérateur et à ses personnages tant sensibles qu’attachants. Avec humour et sensibilité, Pierre-François Sauter traite implicitement de l’immigration et de la perte des racines dans ce nouveau documentaire.

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José, d'origine portugaise et Jovan, un Rom serbe, deux employés des pompes funèbres de Lausanne, sont chargés de rapatrier le corps d’un immigré italien de la Suisse (son pays adoptif) jusqu'en Italie, en Calabre (là où son existence a commencé). Ce duo inattendu se retrouve donc soudainement avec une mission commune : convoyer la dépouille d’un homme, qui semble ne pas avoir d’identité ou de passé, dans son pays d’origine. Malgré leurs origines et leurs différences culturelles, les deux hommes partagent une sensation de perte et se retrouvent incapables de se laisser guider par leur instinct. La Suisse, qui est leur pays d’adoption, devient alors le lieu idéal pour commencer leur nouvelle vie, une sorte de no man’s land où ils peuvent repartir à zéro sans regarder en arrière.

Ce road movie philosophique rappelle la beauté et la puissance émotive de Vent de la nuit de Philippe Garrel. Les nombreux portraits de Josè et Jovan assis dans la voiture, dévoilant timidement les détails de leur passé, permettent au public de découvrir une partie de leur côté intime. La voiture se transforme en un divan freudien sur lequel ils laissent libre cours à leur subconscient. Les paysages qui les entourent prennent la forme d’un no man’s land, tant d’un point de vue géographique qu’émotionnel, dans lequel ils libèrent les fantômes de leur passé. Les silences, souvent accompagnés d’images sublimes telles que des routes enneigées, d’autres rappelant le désert ou la plage le soir, en disent plus long que les dialogues.

La langue maternelle de ces deux hommes (et celle de nombreux immigrants) est peut-être la seule attache qu’ils ont à leurs racines, un réflexe profondément ancré qui leur rappelle un passé peut-être toujours trop récent. Au début du film, le travail sublime du chef opérateur, Joakim Chardonnens et de Pierre-François Sauter est dominé par la lumière et l’obscurité, par des scènes dans la pénombre, reflétant peut-être l’univers intime des deux personnages : leur condition d’immigrés, la perte de l’identité et la disparition de l’héritage culturel. Pierre-François Sauter filme le pèlerinage de deux âmes à la dérive, luttant contre l’oubli. Calabria est un film quelque peu humaniste, qui transforme la simplicité du quotidien en poésie.

Les ventes internationales du film sont assurées par Mira Film GmbH et Le Laboratoire Central.

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(Traduit de l'italien)

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