09/06/2016 - Le premier film de l’écrivain et scénariste Antonio Manzini est un road movie comique avec des touches surréalistes interprété par Libero De Rienzo et Pietro Sermonti. Sortie italienne le 9 juin

Libero De Rienzo, Rocco Ciarmoli et Pietro Sermonti dans Cristian e Palletta contro tutti

Comme s’ils jouaient dans une suite imaginaire de Smetto quando voglio [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Sydney Sibilia
fiche film], Libero De Rienzo et Pietro Sermonti se retrouvent de nouveau dans les rôles de trentenaires au chômage et en quête d’un revirement de fortune dans Cristian e Palletta contro tutti, le premier film en tant que réalisateur d’Antonio Manzini, déjà écrivain (d’une série de polars à succès), scénariste (Come Dio comanda [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film]) et acteur. Cependant, si dans le sensationnel premier long-métrage de Sydney Sibilia, les deux acteurs incarnaient deux cerveaux devenus trafiquants de drogue avec d’autres chercheurs universitaires, dans celui de Manzini, le quotient intellectuel baisse considérablement, entraînant avec lui le niveau des blagues, des situations et de l’intrigue.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Dans ce road movie comique anarchique et parfois surréaliste, il est toujours question de drogues. Cristian (De Rienzo) et Palletta (Sermonti) sont deux trentenaires sans qualités. Le premier, convaincu qu’il est inutile de travailler et de faire des efforts dans la vie, attend le coup de chance. Le second, plus soumis, se contente des 600 euros qu’il gagne par mois comme mécanicien, mais avoir son propre garage ne lui déplairait pas. Le coup de chance tant attendu prend la forme d’un chargement de cocaïne à transporter via le Liechtenstein. La méthode infaillible pour ne pas se faire prendre à la frontière, pensent les amis, est de couvrir le paquet d’urine de jaguar. Ainsi, ils se lancent dans une expédition dans les Pouilles, où il y a une réserve zoologique, pour trouver l’animal et prélever le précieux liquide. Évidemment, les choses ne vont pas se passer comme prévu. De la grise ville à la campagne désséchée, le film change de teintes et place ses personnages dans une sorte de Far West sans merci et sans règles où les deux héros font des rencontres étranges, notamment Alfredo le freak (le comique Rocco Ciarmoli) et la femme-canon et un terrible clan mafieux (comprenant Margherita Vicario et Giselda Volodi) qui garde l’animal que cherchent tant bien que mal Cristian et Palletta : le jaguar.

“C’est un film corsaire, explique Manzini, parce qu’il a été développé selon des objectifs de vitesse et de légèreté, comme les bateaux des pirates”. C’est un road movie qui “parle de la crise, dont les personnages vivent sans espoir pour l’avenir” et où les dialogues tournent “toujours autour de la difficulté d’être humain, de l’absence de valeurs spirituelles, de l’impossibilité émotionnelle à bâtir des rapports humains et sociaux. Les mots des personnages comme leurs actes ne construisent rien. Ils voguent”. C’est également ce qui se passe pour le spectateur, qui a du mal à trouver une cohérence et une crédibilité au scénario (bien que De Rienzo soit toujours parfait en bon à rien désenchanté et Sermonti en sympathique idiot) et reste en attente d’un revirement qui ferait décoller le film. 

Cristian e Palletta contro tutti [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], produit par Flavia Parnasi pour Combo Produzioni, sort aujourd’hui sur 34 écrans transalpins, distribué par Notorious Pictures.

(Traduit de l'italien)