07/07/2017 - KARLOVY VARY 2017 : Le réalisateur britannique Orban Wallace montre comment les journalistes et les reporters capturent les scènes des migrants que nous voyons aux journaux télévisés

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bande-annonce
fiche film], le premier long-métrage du réalisateur britannique Orban Wallace sélectionné à la compétition Documentaire de la 52^e édition du Festival International du Film de Karlovy Vary, retrace la tragédie humanitaire de la Méditerranée. L’objectif de la caméra se concentre sur les journalistes qui documentent la crise alambiquée des réfugiés, un devoir éthique complexe. Nous sommes habitués aux images bouleversantes diffusées par des chaînes de télévision motivées par l’audimat, mais comment ces fragments de vie sont-ils capturés ? Que se passe-t-il réellement derrière la caméra ?

Another News Story commence à la frontière entre la Serbie et la Hongrie, le 13 septembre 2015, dans le camp de réfugiés de Röszke, à 674 km de l’Allemagne. Il est tard, et Richard Engel, correspondant en chef de la NBC, termine la courte introduction d’un reportage plus développé qu’il enregistrera plus tard. Au même moment, des photographes et des journalistes, qui sentent qu’il est possible d’en faire une exclusivité, s’empressent frénétiquement de capturer la bonne image ou d’enregistrer l’interview qui fera les gros titres. Le réalisateur nous emmène ensuite sur l’île grecque de Lesbos, où les photographes et les journalistes tentent d’immortaliser les embarcations et les bateaux qui transportent des milliers de réfugiés qui ont payé pour être conduits illégalement en Grèce à partir de la Turquie, la route de transit principale vers l’Union européenne. La plupart de ces migrants ont fui des zones de guerre de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan et sont accueillis par les flashes et les microphones des journalistes à la recherche d’une histoire à raconter ou d’un visage en pleurs à montrer. Le documentaire va et vient dans le temps et se déplace d’un endroit à l’autre pour en arriver à un camp de réfugiés à la frontière macédonienne, où la police antiémeute tente d’empêcher les réfugiés de traverser la frontière – leur objectif est de passer en Hongrie pour se rendre à Budapest, et enfin, en Europe occidentale.

Le projet de Wallace a commencé comme un documentaire sur les migrants et leur voyage vers leurs destinations européennes. Mais lorsqu’ils sont arrivés à la frontière hongroise, ils ont vu des milliers de personnes échappées d’un camp de réfugiés courir vers eux, et ont été témoins de la manière dont des dizaines de présentateurs commentaient le fait en direct. C’est à ce moment que Wallace a eu l’idée peu conventionnelle de filmer les journalistes et de révéler ce qui se passe derrière la caméra. Une sélection équilibrée de prises directes et de reportages télévisés forme la structure d’Another News Story. Certains des messages les plus bouleversants proviennent néanmoins de la propre expérience des réfugiés qui racontent leur voyage. Le film possède une narration multiple et une myriade de lieux, il parle de plusieurs personnages et retrace l’origine de la méfiance croissante envers les médias et leur position changeante par rapport aux réfugiés – tantôt sympathique et compatissante, tantôt hostile. Mais comme un photographe nommé Bruno l’explique à Wallace : ‘’Tolstoï a dit : le bonheur est universel ; la misère individuelle.’’

Another News Story est une production britannique de Wislocki Films et Gallivant Film. Le film rendra probablement furieux certains journalistes figurant dans le film, et provoquera certainement un débat brûlant sur l’éthique du journalisme. 

(Traduit de l'anglais)