email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SÉVILLE 2017 Resistencias

Critique : A estación violenta

par 

- Pour son premier film, Anxos Fazáns livre une adaptation de livre modeste et délicate autour de trois jeunes gens et des espaces intimes qui se forment entre eux

Critique : A estación violenta
Nerea Barros, Alberto Rolán et Xosé Barato dans A estación violenta

Deux hommes, une femme, le temps et l’espace. Ces éléments en apparence simple, mais profondément complexes, forment la constellation autour de laquelle gravite A estación violenta [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, le premier film du réalisateur originaire de Pontevedra, Anxos Fazáns. Il s’agit d’une libre adaptation d’un livre du journaliste Manuel Jabois qui porte sur grand écran l’intimité meurtrie des trois personnages, et leur quotidien insupportable et monotone. Elle a été présentée dans la section Resistencias du 14e Festival du cinéma européen de Séville.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Manoel (Alberto Rolán) est un jeune scénariste qui, tout en essayant de se remettre à l’écriture, collabore à une émission littéraire sur une station de radio locale. Sa mélancolie pèse sur tous ses faits, gestes et relations avec son entourage. Il a deux vieux amis, plus vivants et joyeux : David (Xosé Barato), un type dynamique et insouciant qui cherche à tirer le meilleur de la vie, et Claudia (Nerea Barros, Goya de la meilleure actrice pour La isla mínima [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Alberto Rodríguez
fiche film
]
), énergique et pleine de vie mais visiblement blessée, bien qu’elle fasse son possible pour oublier l’événement qui a effacé son identité.

Manoel, David et Claudia se retrouvent, se remémorent leur passé et tentent de trouver une échappatoire. Des rues grouillantes de Saint-Jacques de Compostelle, où Manoel passe son temps dans un appartement miteux qui devient, la nuit, le QG de son fidèle dealer (Antonio Durán “Morris”), à la côte ensoleillée de Rías Baixas, où le trio (et la soeur de David) décident de s’installer pour l’été, la trame se concentre sur les corps. Ceux de Manoel et David tentent de protéger celui de Claudia, tourmenté par les séquelles de ses problèmes d’addiction. La nudité des trois, souvent montrée à l’écran, cadre avec la vulnérabilité des personnages, comme une trame guidée par leurs sentiments les plus simples et viscéraux.

Dans l’espace qui se fait jour entre les peaux de Manoel, David et Claudia, A Estaciòn Violenta prend l’allure d’un exercice de cinéma physique, soutenu par la décision de tourner sur pellicule, ce qui donne un grain tangible à l’image, et la place laisssée ici à la musique live, qui illustre le dynamisme de la scène musicale actuelle en Galice. Le jeune Fazáns (25 ans seulement), co-auteur du scénario avec Angel Santos (le réalisateur de Las altas presiones [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Ángel Santos
fiche film
]
), Daniel Froiz et Xacobe Casas, dépeint avec une délicatesse minutieuse ces personnages fragiles, au bord de l’abîme.

Le film a été produit par Matriuska Producciones.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit par Florian Etcheverry)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy