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ZAGREB 2017

Iskra : un thriller riche en suspense avec un angle politique

par 

- Ce film monténégrin du néoréalisateur Gojko Berkuljan, au programme à Zagreb, est un film de genre très accompli

Iskra : un thriller riche en suspense avec un angle politique
Mirko Vlahović dans Iskra

Le cinéma monténégrin, encore à ses balbutiements, est lentement en train de prendre son élan, après le succès de The Black Pin [+lire aussi :
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d’Ivan Marinović l’année dernière, dès sa projection à Sarajevo. De fait, cette année, le Festival de Zagreb a décidé de se pencher sur ce cinéma, à travers une section comprenant des courts-métrages encensés et deux films à petits budgets par des réalisateurs débutants.

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L’un d’eux est le thriller urbain avec un angle politique Iskra [+lire aussi :
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, du jeune Gojko Berkuljan. Le personnage-titre, joué par la débutante Jelena Simić, est une journaliste jeune et ambitieuse qui enquête sur les disparitions restées inexpliquées de plusieurs opposants aux structures politiques établies après l’éclatement de la Yougoslavie au début des années 1990.

Le film s’ouvre sur une scène où l’on voit une collègue d’Iskra informer son père Petar (Mirko Vlahović, connu sur la scène internationale pour The Black Pin et Barbarians [+lire aussi :
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), un ancien policier à la retraite, qu’on n’a pas de nouvelles de sa fille depuis deux jours. Petar contacte immédiatement son ancien partenaire Ranko (joué par l’acteur aguerri Mladen Nelević, à l’affiche de Train Driver's Diary [+lire aussi :
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 l’année dernière), à présent devenu commissaire, et ils ne tardent pas à retrouver la voiture d’Iskra abandonnée dans des bois, au bord d’une route. Hélas, pas trace de la jeune femme, à l’exception d’une tache de sang sur la fenêtre jouxtant le siège passager avant.

Tandis que Ranko et Petar enquêtent, chacun de son côté, Berkuljan ajoute d’autres chronologies et personnages au récit. Une de ces sous-intrigues se déroule juste avant la disparition d’Iskra, quand elle décide de faire équipe avec Gojko (Mišo Obradović), qui cherche toujours à résoudre le mystère du meurtre de son père au début des années 1990, à comprendre ce qui lui est arrivé ainsi qu’aux autres qui ont connu un sort similaire. Ensemble, Iskra et Gojko vont voir Mirko (Dragan Račić), un membre loyal de l’opposition qui s’est trouvé discrédité comme fou et exclu de la société, et qui semble en savoir plus sur les pères de Gojko et d’Iskra qu’eux-mêmes.

Un autre fil narratif également situé dans le passé suit deux frères, Marko et Luka, le premier étant un colosse qui travaillait, avant, avec Ranko et Petar, le deuxième un gardien d’école accusé de pédophilie, lors d’un incident impliquant également Iskra enfant… 

Avec sa co-scénariste Ana Vujadinović, Berkuljan a intelligemment entrelacé ces différentes intrigues, dans le plus pur style polar, et le spectateur a en effet l’impression, tout au long du film, que plus on approche de la vérité, plus elle se dérobe, de sorte qu’à la fin du film, on continue de se demander si la conclusion proposée au récit est bien fiable.

Le film est une production indépendante à micro-budget, mais Berkuljan a fait de son manque de moyens sa force, pour nous offrir un film avec des décors et costumes minimalistes, presque ascétiques, qui vont très bien avec l’approche visuelle adoptée et le montage du film. Entre l’intervention récurrente de la caméra à l’épaule et le recours au montage plan sur plan, le réalisateur nous livre ici un thriller à l’esthétique presque scandinave – si on ne tient pas compte des visages moustachus, typiques des Balkans, de ses machos de héros. 

Les festivals qui aiment les films de genre issus d’industries du film peu connues devraient remarquer ce titre. Berkuljan est sans nul doute un metteur en scène à suivre.

Iskra est une coproduction entre Trust Agency (Monténégro) et Cinnamon Films (Serbie). 

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(Traduit de l'anglais)

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