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KARLOVY VARY 2023 Proxima

Critique : Brutal Heat

par 

- Le surréalisme social règne dans ce road movie sur la génération Z réalisé par Albert Hospodářský, dont c'est le premier long-métrage

Critique : Brutal Heat
Vincent Hospodářský dans Brutal Heat

Le Festival de Karlovy Vary est devenu un tremplin pour la nouvelle génération de réalisateurs tchèques. Cette audacieuse génération révolutionne les genres et les formats, avec une tendance très répandue, à savoir celle des projets à petits budgets qui refuse de laisser les contraintes financières être un frein à leur ambition cinématographique. Au sein de ce groupe dynamique se trouve Šimon Holý, qui a fait ses débuts avec le film mumblecore tchèque, Mirrors in the Dark [+lire aussi :
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. Ce film a relancé sa carrière puisqu’il travaille désormais sur le projet à gros budget Thinking David (voir le rapport). La vedette cette année est le documentariste Albert Hospodářský, dont le film de fin d’études et premier long-métrage, Brutal Heat [+lire aussi :
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interview : Albert Hospodářský
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, a été présenté pour la première fois dans le cadre de la compétition Proxima, comme ça avait été le cas auparavant pour Mirrors in the Dark.

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Le début de Brutal Heat est inattendu. Un fragment solaire se précipite vers la Terre. Cet incident cosmique a pour conséquence une hausse des températures sur Terre et un risque majeur d’éradication de l’humanité. Le film passe ensuite de l’immensité de l’espace à un petit appartement dans une ville tranquille où le héros, un jeune homme de 18 ans nommé Vincek (Vincent Hospodářský) se désole dans l’ennui oppressant de l’été. Cédant à l’appel de ses amis et à la promesse d’une chambre fraîche et de moments distrayants dans une maison de campagne, Vincek se lance dans un étrange road trip.

Brutal Heat raconte une histoire de passage à l’âge adulte axée sur la génération Z. Le film s’intéresse davantage à l’état d’esprit et à l’environnement sociopolitique dans lequel les jeunes évoluent difficilement qu’aux épreuves qu’ils doivent traverser. Il est un témoignage générationnel rempli de sous-entendus piquants, déclenché par un premier échange entre Vincek et des personnes plus âgées lors d’un trajet en train. L’échange va rapidement dégénérer. D’une conversation banale, il va incarner l’état d’esprit de la jeune génération. Cependant, en dépit d’un grand nombre de digressions loufoques, le jeune homme demeure extrêmement stoïque dans un monde devenu fou.

L’événement cosmique du film est en fait une métaphore à peine voilée du réchauffement climatique, utilisée pour souligner les contraintes sociales et psychologiques. Brutal Heat a des traits communs avec la sature sociale. Toutefois, Hospodářský minimise la caricature pour mettre en avant le contexte sociétal qui forge la jeune génération. Au sein du climat social et des tensions psychologiques dominants, le réalisateur s’éloigne des récits classiques de passage à l'âge adulte et choisit plutôt un surréalisme médiocre, dérivé du réalisme du drame social.

Brutal Heat dresse le portrait d'une génération qui traverse l'âge adulte dans un monde semé de crises sociales, économiques, politiques et environnementales, et qui fait preuve de résilience au détriment de sa propre identité. Le film livre les véritables intentions et les désirs intérieurs des personnages soumis à des températures écrasantes. Il ressemble au Dog Days d'Ulrich Seidl avec toutefois une touche tchèque du passage à l'âge adulte de la génération Z, qui ne met pas l'accent sur la désillusion, mais plutôt sur l'étonnement permanent devant la direction que prend le monde.

Brutal Heat est une production tchèque de nutprodukce, et Punkchart Films (Slovaquie). Artcam Films est responsable de la sortie en salle en Tchécoslovaquie.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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