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KARLOVY VARY 2023 Proxima

Critique : Embryo Larva Butterfly

par 

- Passé ? Présent ? Futur ? Dans ce film d'art et d'essai étonnant par Kyros Papavassiliou, on a tout ça à la fois

Critique : Embryo Larva Butterfly
Maria Apostolakea dans Embryo Larva Butterfly

Chaque jour apporte son lot de réalisateurs de films d'art et d'essai intéressé par les voyages dans le temps, mais dotés d'un budget limité. Kyros Papavassiliou, dont le film Embryo Larva Butterfly [+lire aussi :
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est arrivé jusqu'à la compétition Proxima de Karlovy Vary, propose une lecture du monde qui semble assez normale, ennuyeuse même, à un détail près : quand on se réveille, on ne sait jamais quand on est .

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Dans ce "temps arbitraire", on peut, n’importe quel jour, avoir 14, 34 ou 64 ans. On peut être encore avec son mari, ou avoir déjà divorcé. Les personnages de Papavassiliou, Penelope et Isidoros (Maria Apostolakea et Hristos Sougaris), encore ensommeillé, doivent comprendre où ils en sont avant même leur première tasse de café ? Enceinte ? Présent. Divorce ? Futur. Et puis, ils se mettent à vaquer à leurs activités quotidiennes, parce que les gens s’habituent à tout.

C’est assez divertissant, il faut dire, du moins au début, quand les choses ne sont pas encore trop tarabiscotées. Comment peut-on vivre sa vie sans savoir où on va se retrouver le lendemain, ou avec qui ? Comment peut-on même se développer, en tant que personne, si une journée dans tel ou tel état est tout ce qu'on a ? Le réalisateur, apparemment intéressé par l'idée de prédestination, se demande aussi quel sens la vie aurait si les gens pouvaient prendre leurs décisions en fonction de ce qu’ils ont vu dans le futur. Il y a beaucoup de questions ici, mais toutes n'auront pas de réponse, car le Chypriote Papavassiliou est plus intéressé par les émotions que les concepts de science-fiction sophistiqués.

C’est probablement parce qu’il y a quelque chose d’universel dans le besoin constant de se rassurer les uns les autres. Dans une relation, les choses changent. L’amour peut être dans le passé ou il peut être dans le présent. La seule différence est qu’habituellement, on ne le dit pas à voix haute. Du moins pas tout de suite. Il est juste dommage que, de nouveau, la maternité (enfin comme mère porteuse, pour être précis) soit ce qui va finir par changer les choses pour l’héroïne. Elle est réticente au début, mais Makis Papadimitriou (si intrépide dans Flux Gourmet [+lire aussi :
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) fait pression. L'univers de Papavassiliou est sans doute étrange (et la présence d'une femme capable de "traduire les arbres" ainsi que l'existence d'un Ministère du Temps ne font que compliquer les choses), mais il y a également quelque chose de prévisible dans tout cela.

Ou quelque chose de reconnaissable, hélas : en effet, les nantis continuent de dominer les démunis et l'argent manque, ainsi que l'éventail de choix qu'on a. Ce couple au bord de la rupture va vraiment tout essayer, dans l’espoir qu’un de ces jours, ils pourront se regarder dans les yeux et dire : "Amour ? Présent".

Embryo Larva Butterfly a été produit par la société chypriote AMP Filmworks en coproduction avec la maison grecque Graal. Les ventes internationales du film sont gérées par Cercamon.

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(Traduit de l'anglais)

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