08/08/2023 - Le cinéaste belge Olivier Van Hoofstadt revient avec une comédie ferroviaire, populaire et souvent efficace, portée par l’énergie d’Artus

Après avoir exploré la comédie de flics et de voyous avec Lucky [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], Olivier Van Hoofstadt revient ce mercredi 9 août aux salles françaises (avec UGC) et belges (avec Vertigo Film Distribution) avec Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], une comédie à concept, axée sur la journée en enfer d’un contrôleur de train, qui pensait pourtant partir pour un trajet assez plan. C’était sans compter, évidemment sur la farandole de fâcheux et de fâcheuses qui se dressent sur son chemin.

Sébastien végète à Anvers, attendant impatiemment sa mutation à Marseille, où il compte bien fonder une jolie petite famille au soleil avec sa tendre et chère. Avant le départ vers le Sud, il lui faut encore assurer un ultime trajet, lors duquel il sera soumis à une inspection. Pas de quoi inquiéter notre employé du mois, jusqu’à ce qu’il apprenne que le contrôle a été confié à Madeleine. LA Madeleine, à la hauteur de sa réputation, spectaculairement instable, gentiment nymphomane, définitivement ingérable. La progression dans le train va s’avérer plus chahutée que prévue, d’autant qu’on a collé aux basques de Sébastien le fils bon à rien du chef de la SCNF (ou presque), sensé apprendre la vie en stage d’observation. De wagon en wagon, l’épreuve n’en sera que plus dure…

S’appuyant sur un dispositif solide et prometteur, Olivier Van Hoofstadt livre une comédie populaire souvent efficace, portée par l’énergie d’Artus, et la fantaisie des différents "adversaires" qu’il croise sur son chemin. Chaque wagon déploie un univers bien particulier, comme une promesse de blagues et de quiproquos : le wagon famille, neuvième cercle de l’enfer bien connu des voyageurs, le wagon restaurant squatté par une équipe de rugbymen anglais bien décidés à tester toutes les spécialités alcoolisées du bar, ou encore les "jeunes à problème" en excursion culturelle. L’unité de temps et de lieu permet de se concentrer sur les rencontres, les vannes et les gags, et a pour vertu d’assurer un rythme soutenu à l’ensemble (1h30 au compteur), ne délayant pas (trop) l’affaire. Emmené par un conducteur de train auto-surnommé Maverick qui vit sa mission comme un sacerdoce - ou comme un pilote de F16, l’équipée devenue sauvage va un peu sans surprise devoir faire face à une alerte à la bombe, qui transforme définitivement ce trajet pépère en course contre la montre.

Si ce rail movie pêche parfois par une certaine naïveté dans la caractérisation des personnages, ou un recours un peu poussé à la caricature, et si toutes les performances ne sont pas égales, certaines sortent néanmoins du lot, et révèlent de beaux potentiels comiques. On retiendra parmi les seconds rôles les prestations de Bérangère Mc Neese dans le rôle de la petite amie irrésistiblement gaffeuse, Lyes Salem dans celui du PDG de la grande compagnie d’état préoccupé par l’adolescence poussive de son fiston, ou encore Lison Daniel, la "sophrologue activiste" délicieusement perchée. Un divertissement prestement mené, servi par quelques belles découvertes de casting, et qui conforte le capital sympathie d’Artus, nouveau roi de la comédie française - sans tiret, sans majuscules.

Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée est produit par Vendôme Films (France), Beside Productions (Belgique) et TF1 Films Production (France). Les ventes internationales sont gérées par Newen Connect.