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THESSALONIQUE 2023

Critique : The Last Taxi Driver

par 

- Dans son deuxième long-métrage, Stergios Paschos traque un chauffeur de taxi dangereux qui nourrit aussi des aspirations littéraires

Critique : The Last Taxi Driver
Klelia Andriolatou et Kostas Koronaios dans The Last Taxi Driver

Comme beaucoup d'autres films, The Last Taxi Driver aborde avant tout le conflit des générations. Le personnage principal du film, Thomas (Kostas Koronaios), adopte un comportement extrêmement risqué et inquiétant, ce qui ne nous empêche pas de le comprendre, voire de le trouver touchant, car, en matière de motivation, nous ressentons son désir d'être à nouveau jeune et le potentiel perdu qu'il pleure.

Comme Travis Bickle dans le film culte de Scorsese, Thomas est un noctambule vagabond, dont les interactions spontanées pendant les heures de travail conduisent à des obsessions dévastatrices, peut-être poussées plus loin lorsque nous apprenons ses rêves contrariés de devenir un grand écrivain. Après Afterlov [+lire aussi :
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fiche film
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, son premier long métrage présenté à Locarno, le deuxième film du réalisateur grec Stergios Paschos a été présenté au Festival du film de Thessalonique. Ce film nous captive autant qu’il nous heurte, et ne nous tient en haleine que pour voir comment Thomas va continuer à se dégrader.

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La première course en taxi du film donne lieu à une séquence surréaliste extrêmement bien montée. Au volant de son vieux taxi, qu’il conduit à une vitesse inhabituellement lente dans des rues également dépourvues de circulation, il parvient à avoir une conversation agréable avec un passager d'âge moyen, comme lui. Un passager qui, comme lui, déplore les problèmes économiques persistants du pays et le fait que leurs enfants n’ont toujours pas pris leur indépendance. Cependant, ce n'est que le prélude à une mort prématurée et violente, les derniers sacrements du passager qui, à la suite d’une dispute sur le prix de la course, se donne tragiquement la mort en sortant du taxi. Rétrospectivement, cela apparaît comme une manière déchirante et détournée d’évoquer son véritable désespoir.

Thomas vole une grosse somme d’argent dans la mallette en cuir de l'homme et laisse à d'autres le soin de signaler le suicide. De retour sur le trottoir, où des fleurs ont été déposées à la mémoire de cet homme, il rencontre la fille de son passager, Eleni (Klelia Andriolatou). Incapable d’accepter la mort de son père, ils improvisent ensemble une veillée funèbre, qui se termine par une relation sexuelle. Alors qu'Eleni entretient une relation apparemment stable avec son petit ami Andreas (Ektoras Liatsos), Thomas continue de lui faire des avances. Il considère effectivement que le hasard des événements récents nourrit ce sentiment de coïncidence qui fait les grands récits. Jeune homme, certainement avant de fonder une famille, il travaillait dans l'édition, traduisait et écrivait des poèmes. Cet homme confond vraiment sociopathie et réalisation de soi.

L’énergie que Paschos déploie à mettre le spectateur mal à l'aise et à rendre le personnage principal si antipathique a son intégrité, mais il est également responsable d’une faiblesse qui va saboter son œuvre. Le fait de trouver Thomas simplement obstiné et que les événements soient détachés de la réalité sont un échec, car Eleni est beaucoup plus indulgente envers lui que ce à quoi on pourrait s'attendre. En réalité, son comportement devrait l'amener à être impitoyablement ignoré et écarté. Il est possible que le réalisateur ait voulu accentuer cette idée de maladresse et de comédie sociale, mais cela semble être une excuse forcée.

Un tournant se produit lorsque Thomas découvre enfin le lieu de travail d'Eleni. Il s'avère qu'elle est rédactrice en chef d'un magazine et qu'elle travaille dans un immense bureau, le genre d’endroit où les milléniaux vieillissants laissent leurs Macs sur des bureaux communs, plutôt que dans les box d’un open-space. On sent le cœur de Thomas chavirer. Il est vraiment l'un des personnages les plus effrayants du cinéma d'aujourd'hui.

The Last Taxi Driver est une production grecque de Filmiki, également responsable des ventes à l’étranger.

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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