email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SÉRIES MANIA 2024

Critique série : Disko 76

par 

- La mini-série allemande, créée par Benjamin Benedict, Linda Brieda, Lars Montag et Sinah Swyter, diffuse une énergie feel-good en s’appuyant sur l’attrait nostalgique du rétro

Critique série : Disko 76
Jannik Schümann et Luise Aschenbrenner dans Disko 76

Le rétro avait la cote cette année à Séries Mania, avec des titres primés comme Rematch et Soviet Jeans [+lire aussi :
critique
fiche série
]
invitant le public à voyager de trente à quarante-cinq ans en arrière. Présentée en première mondiale au cours d’une séance spéciale du festival, Disko 76, une mini-série allemande en six épisodes réalisée par Florian Knittel et Lars Montag, a elle aussi réjoui le public, tapant allègrement du pied pendant la séance entière.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Tout commence par une invitation. La caméra se déplace dans la foule d’une discothèque et voit un danseur scintillant de haut en bas tendre la main vers l’héroïne, Doro (Luise Aschenbrenner), qui nous annonce en voix off que “La vie c’est comme le disco. Soit on regarde ailleurs, soit on se jette sur la piste de danse”. La musique enivrante et entêtante de Donna Summer ‘I Feel Love’ achève l’opération de séduction massive. On est clairement là pour s’amuser. Pour les personnages, par contre, ce n’est pas encore gagné !

Bienvenue à Bochum, dans la région industrielle de la Ruhr. Malgré l’accès à la culture occidentale, cette petite ville minière de RFA est bien trop traditionnelle pour embrasser le vent de liberté porté par la musique disco. C’est certainement le cas de la famille de Doro, où le mensonge sert de rempart contre le paternalisme. Doro prétend à son nigaud de mari, qui a décidé de l’empêcher de travailler pour qu’elle puisse procréer plus facilement, qu’elle vient justement de tomber enceinte. Son frère Georg (Jonas Holdenrieder) présente sa désertion de l’armée à ses parents comme une permission. Et sa sœur Johanna (Vanessa Loibl) rêve de devenir pilote d’avion mais, rejetée à cause de son genre, décide d’accéder au cockpit en infiltrant une formation d’hôtesses de l’air. Frustrée mais soudée, cette joyeuse fratrie va se décharger dans un projet commun : le lancement d’une discothèque clandestine dans la vieille auberge familiale.

Malgré sa playlist endiablée, ses décors variés et ses mouvements de caméra fluides, Disko 76 risque de surprendre le public par la relative simplicité de son scénario. Les personnages sont plutôt archétypaux et leurs trajectoires cousues de fils blancs, comme celle du mari de Doro, tellement niais qu’il ne peut finir que largué avant la fin du dernier épisode. Passée cette drôle d’impression, Disko 76 contredit vite notre attente de nuance en montrant ses vraies couleurs, celles d’une sitcom de luxe. Sans boîte à rire et avec une seule caméra, certes, mais respectant nombre de ses codes : une ligne narrative claire et des résolutions positives courues d’avance (Doro se jettera sur la piste de danse au bras de l’homme scintillant, c’est sûr), un lieu central où réunir les personnages (la discothèque clandestine), une famille dysfonctionnelle se réunissant bien plus que de raison, et des gags visuels surréalistes à la Scrubs ou Ally McBeal venant rompre l’intrigue à intervalles réguliers.

Ajoutez l’atout charme du rétro, et Disko 76 s’impose comme une série grand public de haut potentiel économique. Confiants, les producteurs ont indéniablement ouvert les vannes budgétaires puisque chaque épisode regorge de tubes réjouissants : Boney M, Fleetwood Mac, Diana Ross, ABBA, Barry White, Munich Machine, ils sont tous là pour rythmer notre plaisir. Les costumes brillants et les coupes de cheveux volumineuses ne sont pas en reste. Ni les comédiens, tous parfaitement charmants.

Résolument feel-good, Disko 76 (une série produite par UFA Fiction et diffusée par RTL+) ne prétend pas réinventer quoi que ce soit, et propose un feuilleton généraliste et entraînant avec une force de frappe évidente. Avec son titre numérisé, on se demande même déjà si les paillettes seront déclinées dans de futures mini-séries, à l’instar de trilogies allemandes comme Deutschland 83, 86 et 89, ou Ku’damm 56, 59 et 63. Le potentiel de déclinaison est flagrant. “You ain’t seen nothing yet” nous prévient le groupe Bachman Turner Overdrive dans la chanson de conclusion du deuxième épisode. Toutes les attentes sont permises !

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy