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Michel Blanc • Réalisateur

Un battement d’ailes suffit

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- Embrassez qui vous voudrez, le nouveau film de Michel Blanc arrive en Italie. Inspiré du roman de Connoly, le cinéaste français réalise un histoire chorale à la saveur aigre-douce

Après avoir gagné plus de six millions d’euros les deux premières semaines de programmation en France, le dernier film de Michel Blanc, Baciate chi vi pare arrive en Italie. Le réalisateur français s’inspire du roman de Joseph Connoly, «Summer thing» pour raconter l’aventure du couple et de l’amour aussi. Une histoire dramatique habilement déguisée en comédie, par un jeux d’imprévus, irrationalité, humorisme et cynisme.
Avec une girandole de rencontres, équivoques, passions et délusions, une vacance ordinaire portera d’inexorables et ravageants changements dans les vies des protagonistes, en les reconduisant à un nouveau point duquel repartir peut-être avec plus de lucidité : Elizabeth (Charlotte Rampling) et Bertrand (Jacques Dutronc), couple riche et bourgeois ; Véronique (Karin Viard) et Jérome (Denis Podalydes) déchus depuis longtemps et à la rue, mais incapables de l’admettre aux autres et à eux même ; la très belle Lulu (Carole Bouquet) et son mari Jean-Pierre (Michel Blanc) rédacteur d’un journal, jaloux jusqu’au paroxysme ; et puis Maxime (Vincent Elbaz), «Don Juan» professionnel marié avec deux enfants, en vacance tout seul pour satisfaire l’obsessif besoin physique de posséder le plus grand nombre de femmes ; et Julie (Clotilde Courau) mère célibataire à la recherche désespérée d’un homme qui l’aime.
En Italie pour présenter le film, en salle à partir du 31 octobre, Michel Blanc nous a parlé de son amusante «inspection».

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Contrairement aux précédents ce film s’inspire à un roman…
«J’ai surtout aimé le mélange de comédie classique et de Vaudeville que l’auteur utilise pour raconter une histoire, au fond, plutôt dramatique. Même avec ces tons, les personnages du livre étaient au contraire très profonds avec beaucoup plus de raisons pour pleurer que pour rire».

Dernièrement plusieurs films français se développent par une histoire chorale. Une tendance ou un cas?
«Je ne sais pas si on peut parler de tendance. Il est vrai qu’en France on en a fini avec les soi-disant film ‘d’auteur’, où les personnages, généralement deux, se regardent dans les yeux et réfléchissent sur le sens de la vie. J’aime bien que les choses soient changées. Pour ce qui me concerne j’ai choisi le roman de Connoly pour sa structure et non pour sa choralité. Il faut dire aussi que celle-ci m’a ensuite obligé à une plus complexe recherche des interprètes d’une certaine importance, en me posant de sérieux problèmes lors de la réalisation du scénario».

Cela veut dire que vous avez apporté des changements au livre?
«Oui absolument. En plus des dialogues que j’ai réécrit presque entièrement, j’ai beaucoup travaillé sur les personnages aussi : je les voulais au même niveau de complexité tandis que dans le roman ils n’était pas tous développés de la même façon. J’ai élaboré celui de Vincent Elbaz par exemple. Dans le roman c’était un type assez primaire, conduit par ses instincts. Je l’ai transformé en un compulsif, prisonnier de lui-même et de cette nécessité qui ressemble à un maladie».

A propos des personnage : il se retrouvent tous dans un moment de crise, non seulement de couple mais personnelle aussi…
«Oui. Chacun d’eux doit affronter une déchirure dans l’équilibre - même instable -, de leur vie. C’est comme pour la théorie du chaos, il suffit d’un battement d’aile pour que tout soit renversé et quand ça arrive le mensonge ne peut plus rien cacher».
Il en est quand même que c’est le couple qui paie ce battement d’aile…
«On parle souvent de la crise du couple, du fait qu’on n’est plus capable de vivre ensemble mais je crois que cela dépend du fait qu’on a l’illusion de la facilité. On pense qu’il suffit de le vouloir et le couple est là, formé et cristallisé pour toujours. Mais ça ne marche pas comme ça. Il faut travailler nuit et jour. En parlant en discutant et sans jamais préférer les mensonges aux vérités de la confrontation».

Vous interprétez le mari de Lulu un homme jaloux jusqu’au paroxysme. Dans la vie aussi vous êtes un mari jaloux?
«Je ne suis pas jaloux de la beauté ou du succès des autre, je me contente de ce que j’ai. Mais je suis un homme jaloux dans les sentiments. Sans arriver aux folies de mon personnage, j’admet avoir ressenti moi même l’angoisse et l’anxiété de la peur de perdre la femme que j’aimais».

La dernière phrase prononcée par Bertrand (Jacques Dutronc) résume tout le film, presque comme un avertissement…
«Oui, c’est une des deux et trois phrases du roman que j’ai voulu conserver. Non seulement elle définit parfaitement le personnage mais aussi et surtout, résume en peu de mots le contenu du film. Je ne crois pas que nous avons besoin d’ajouter autre chose après : la vie est bizarre … elle te déchire l’âme mais si tu la traverses en zigzagant elle est plutôt comique».

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