09/05/2011

A la veille de l’ouverture du Marché du Film, Cineuropa a interrogé le délégué général Jérôme Paillard sur les nouveautés de cette edition 2011.

Cineuropa : Après la baisse de 2009, le retour à l’optimisme entamé l’année dernière se confirme-t-il en 2011 au niveau du nombre de participants ?
Jérôme Paillard : Oui totalement. Nous n’avons pas encore les chiffres définitifs, mais nous enregistrons une progression de 5 à 10% par rapport à 2010. Le nombre de participants est revenu au niveau qu’il avait atteint en 2008 et il y a déjà plus de 4000 films et projets proposés à la vente. Notre capacité d’accueil ne nous permet pas d’aller beaucoup plus loin.

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Observez-vous de nouvelles tendances en 2011 ?
Les différents pays sont représentés dans des proportions similaires à l’année dernière et les tendances n’ont pas vraiment changé. Certaines se confirment comme le nombre de films en 3D qui est toujours en progression (une cinquantaine de films) et très logiquement, les films en projection numérique sont de plus en plus importants.

Vous lancez cette année le Producers Workshop. Pouvez-vous nous parler de cette initiative ?
Il s’agit d’un programme de formation accélérée réservé aux producteurs qui débutent ou qui n’ont pas encore d’expérience dans le domaine de la coproduction internationale. Les séminaires aborderont le marketing, le cross-media, la vente internationale ou encore les différentes stratégies liées aux festivals. Nous organisons le Producers Workshop en tout début de festival (du 12 au 15 mai) de manière à ce que les participants puissent directement mettre en pratique ce qu’ils ont appris durant la formation.

Est-ce un succès au niveau du nombre d’inscriptions ?
Comme le Producers Network qui est un immense succès (complet avec 580 inscriptions cette année), le Producers Workshop a très vite atteint la limite des 185 inscriptions que nous avions fixée au départ. Encore une fois, nous n’avons pas la capacité d’accueil nécessaire pour ouvrir ce programme à plus de producteurs. Nous tenions à constituer des groupes très restreints pour que le workshop profite réellement à chacun des participants.

L’Observatoire Européen de l’Audiovisuel a décidé de consacrer son workshop du 15 mai aux rapports de plus en plus étroits entre télévision et cinéma. Quelle place occupe la télévision dans le Marché du Film aujourd’hui ?
La réflexion de l’Observatoire est très européenne, presque hexagonale ! En France, en Belgique et dans quelques autres pays européens, les chaines de télévision investissent beaucoup dans les productions cinématographiques, mais c’est loin d’être une généralité au niveau international. C’est même le contraire. Au Marché du Film, nous enregistrons entre 300 et 400 films tout au plus qui sont bénéficiaires de financements originaires de la télévision. C’est une tendance très minoritaire à l’image du cinéma européen dans l’industrie mondiale. D’une manière générale, la télévision demeure le concurrent principal du cinéma et leurs rapports sont tendus.

D’autres nouveautés pour cette édition 2011 ?
Cette année, nous avons développé le système de catch up sur Cinando.com grâce à un nombre beaucoup plus important de films disponibles en streaming pour les acheteurs et les programmateurs uniquement. La catch up n’est pas limitée aux seuls films du Marché puisque des oeuvres projetées dans les différentes compétitions du festival sont également disponibles. Les droits sont accordés au cas par cas par le vendeur du film et l’accès aux visions est possible à partir de son identifiant Cinando. Chaque vision dispose d’un marquage personnel (watermark) pour éviter toute forme de piratage et les résolutions ne sont de toute façon pas comparables à celles exigées par le broadcasting classique. C’est une manière de pallier au nombre restreint des salles de projection dont dispose le Marché du Film.