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Erik Poppe • Réalisateur

De Juliette à Juliette

par 

- L'épreuve est le 4ème long-métrage du réalisateur et photographe de guerre Erik Poppe.

Erik Poppe • Réalisateur

Après la trilogie Schpaa (1998), Hawaï, Oslo [+lire aussi :
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(2004), et Troubled waters [+lire aussi :
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(2008), c’est son quatrième long-métrage, A thousand times good night, que le réalisateur norvégien Erik Poppe présente cet automne. Co-scénarisé avec Harald Rosenløw Eeg, le film est une co-production entre Paradox (Norvège), Zentropa International (Suède) et Newgrange Pictures (Irlande). Avec la star française Juliette Binoche en tête d’affiche, L'épreuve [+lire aussi :
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interview : Erik Poppe
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(A thousand times good night) a obtenu le Grand Prix du Jury au Festival de Montréal.

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Cineuropa : A thousand times good night est le titre original de L'épreuve, Pourquoi ce titre?
Erik Poppe :
Je voulais un titre poétique chargé d’émotion, un titre ouvert, qui intrigue un peu. J’ai donc choisi une citation empruntée au Roméo et Juliette de Shakespeare, une phrase prononcée par Juliette. Souvent, trop souvent, Rebecca, l’héroïne de mon histoire, qui est photographe de guerre, comme je l’ai été, doit dire bonsoir à ses enfants, soit au téléphone, soit par le biais de Skype, parce qu’elle exerce son métier loin de sa famille, dans des zones dangereuses. Ce sont des bonsoirs/au revoir dont on craint qu’ils ne soient des adieux.

C’est un film d’amour?
Oui, amour de la famille, et aussi du travail, de ce que l’on considère sa mission. Difficile de concilier les deux, un douloureux dilemme souvent. C’est fatigant d’avoir à choisir, car la vie est très complexe, et au fond tout ce que nous souhaitons c’est rester en vie. Comment savoir si le choix qu’on fait est bon ou mauvais? J’ai un faible pour ceux qui font le mauvais choix, comme on dit.

L’histoire de Rebecca, c’est la vôtre?
C’est mon histoire à bien des égards, c’est vrai. Les discussions avec la famille, les séparations, je les ai vécues. Certaines phrases du dialogue ont réellement été prononcées par mes enfants. J’ai préféré que le personnage principal soit une femme, car il me semble que ce genre de dilemme est plus manifeste quand c’est une femme qui s’y trouve confrontée.

Pourquoi avoir choisi Juliette Binoche?
C’est une excellente actrice, passionnée et courageuse. Le rôle lui allait bien, je trouve. D’autre part j’ai eu la chance qu’elle soit disponible et qu’elle aime mes films. On s’est choisi mutuellement. Je n’aime pas trop les acteurs qui sont prêts à tout pour avoir un rôle, au détriment de leur dignité, de leur intégrité.

Vous vous sentez encore photographe de guerre?
Je ne me suis jamais senti photographe de guerre, mais plutôt un témoin, un narrateur dans une situation privilégiée, puisqu’il s’adresse à un public désireux d’être informé. Je prenais des photos, mais j’écrivais aussi. Maintenant je fais des films, et, comme avant, ce qui m’intéresse c’est progresser, m’améliorer, oser poser les questions qui dérangent, sans me soucier du politiquement correct. Je sens un regain d’intérêt pour les films politiques.

Peut-on voir vos photos dans des expositions?
Non. Je ne pense pas que ce soit là leur place. D’abord je n’aime pas les rétrospectives, pour mes films comme pour mes photos. Une fois la première passée, je refuse de voir mes films.
Quant aux photos, j’ai toujours souhaité qu’elles perturbent les lecteurs des magazines qui les publiaient, qu’il y ait une prise de conscience. Le public des expos est préparé, l’effet de surprise n’est pas le même. Refuser les expos, c’est aussi respecter les personnes qu’on peut voir sur mes photos. C’est une question de décence.

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