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Stephan Richter • Réalisateur

"C’était une histoire pleine d’opinions très radicales"

par 

- SAINT-SÉBASTIEN 2015 : Une société où les adolescents se font tuer pour une effraction dans un supermarché. Dans One of Us, Stephan Richter pose un regard neuf sur une histoire vraie

Stephan Richter  • Réalisateur

Dans son premier long-métrage, One of Us [+lire aussi :
critique
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interview : Stephan Richter
fiche film
]
, le réalisateur autrichien revient sur une tragédie réelle qui a soulevé bien des débats : l'histoire d'un adolescent abattu par la police. À l'occasion de la projection du film au Festival de Saint-Sébastien, Richter a parlé à Cineuropa de son expérience en tant que réalisateur novice et de la responsabilité qu'emporte le choix d'aborder un sujet aussi polémique. 

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Cineuropa : Comment avez-vous eu l'idée de revenir sur ces faits réels tragiques ?
Stephan Richter : Cette histoire s’est passée en Autriche en 2009. Un policier a abattu un garçon de 14 ans d'une balle dans le dos, et cela a provoqué un énorme scandale en Autriche. Tous les journaux en ont parlé. L'opinion s'est trouvée partagée : certains ont dit qu'il était juste de tirer sur les criminels en général. Ce qui m’a choqué, c’est qu'il s'agissait d'un garçon de 14 ans, et il n’avait pas commis de délit grave. Son acte était avant tout un test de bravoure, une bêtise. J'ai donc commencé à faire des recherches sur l’affaire. 

Aviez-vous lintention de partager votre point de vue sur lhistoire à travers votre film?
Oui, ça me semblait très important, parce qu'il s'agit d'une affaire qui a soulevé un grand débat, dans lequel se sont faites entendre des voix très radicales. Ce n'était cependant pas une entreprise facile que de faire un film qui présente une perspective nouvelle et permette ainsi aux gens puissent se faire leur propre opinion, et c'est ainsi que j’ai commencé à développer l’idée du supermarché comme une sorte d'expression du Zeitgeistactuel (l'esprit de notre temps), comme une métaphore de quelque chose qui nous implique tous. Parce que quand on commet des actes de violence contre de jeunes enfants et qu’on va jusqu'à les tuer, il est évident que quelque chose ne va pas dans la société. C’est de là qu’est né le motif du film, la question centrale , qui est celle que je me posais : Qu'est-ce qui ne va pas ? 

En terme de structure, le film commence par la fin. Ainsi, le spectateur connaît l'issue de la tragédie et on peut se concentrer sur la question de ce qui s'est passé pour qu'on en arrive là...
Oui, le film commence sur des images qu’on revoit à la fin. Je crois que c’était cette image forte que j’avais en tête dès le début, même avant d’écrire le scénario:  celle d’un enfant qui gît, sans vie; dans un supermarché. Pour moi, c’est une image poignante, insensée, que ce corps dans un lieu plein de produits scintillants ; c’est une image très forte qui contient toute l’absurdité de la situation. Elle est pour moi presque surréaliste. Je me suis dit que c'était une bonne manière de commencer le film, parce que tout le reste procède émane de l'absurdité qu'on voit là, dans cette image.

Vous avez fait différents courts-métrages expérimentaux et des clips musicaux. Le passage au long-métrage de cinéma a-t-il été difficile ?
Oui, probablement, il m’a fallu plus de temps que d’habitude. J’ai dû apprendre en faisant, d'un part, et d'autre part je sentais la grande responsabilité qu'emportait le choix de ce sujet grave et peu commun pour un premier long-métrage. La pression n'en était que plus forte. Les laboratoires de mise en scène Sources2 et Ekran m’ont beaucoup aidé, surtout le laboratoire de Varsovie avec Wojciech Marczewski. Là-bas, j’ai vraiment compris ce qu'être un réalisateur voulait dire. Par exemple, par rapport à ce qu'il faut faire en tant que réalisateur sur le plateau, je ne pensais pas qu’il fallait autant s’occuper du jeu des acteurs et se concentrer sur eux. Savoir qu'il était primordial de s'assurer que les acteurs seraient bons m’a beaucoup aidé sur le tournage. Il faut comprendre ce qu’ils veulent et interagir tout le temps avec eux. On le sait tous d’une certaine façon, mais il faut vraiment se battre pour trouver le temps de le faire.

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(Traduit de l'anglais)

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