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Václav Kadrnka • Réalisateur

“Travailler avant de réfléchir”

par 

- Cineuropa s’est entretenu avec le réalisateur tchèque, Václav Kadrnka, au sujet de son prochain film, le dernier de sa trilogie, qu’il a présenté au Tremplin du cinéma tchèque

Václav Kadrnka  • Réalisateur

Le réalisateur tchèque Václav Kadrnka a étudié le théâtre au Royaume-Uni, puis à l’Académie du film de Prague. Lors de ses études, il a tourné plusieurs films qui ont été projetés dans différents festivals. En 2011, il a terminé son premier long métrage, Eighty Letters, salué par la critique. Maintenant que son deuxième film est terminé et prêt à sortir, il prépare son troisième, Saving One Who Was Dead (voir le rapport), qui viendra clore sa trilogie. Cineuropa a rencontré le réalisateur au Tremplin du cinéma tchèque, où il a dévoilé ce nouveau projet. En plus de nous parler de son nouveau film, Václav Kadrnka a abordé les nouvelles formes de financements.

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Cineuropa : Vous avez percé en 2011 avec votre premier long métrage, Eighty Letters, un film autobiographique que vous avez réalisé de manière indépendante. Comment avez-vous fait ?
Václav Kadrnka : J’avais très envie de réaliser un film personnel sur l’absence d’un père et le désir de le retrouver, je voulais m’inspirer de mes mémoires et de mon expérience personnelle. Avec une telle approche, il n’est pas nécessaire de rédiger un scénario, mais il est indispensable de mettre un processus narratif en place. Mon scénario était peu conventionnel : il ne comportait que 30 pages, peu de dialogues et des passages où seule la musique était décrite. J’ai donc eu des difficultés à trouver des financements à cause des idées préconçues selon lesquelles une page de scénario égale à une minute de film et le dialogue doit dévoiler la personnalité du personnage. Enfin, le film a été réalisé de manière indépendante, ce qui m’a donné plus de libertés, mais surtout, personne n’attendait rien de ce film.

Cette année, vous allez sortir votre deuxième film, The Little Crusader, un road movie médiéval. Comment, après avoir réalisé un film autobiographique, en êtes-vous venu à adapter un poème de Jaroslav Vrchliký ?
Ce poème est une œuvre intime sur un père en quête de son fils au temps des croisades. Le mythe autour de la "croisade des enfants" constitue le point de départ de l’intrigue du film. Le livre aborde l’absence d’un être cher, mais surtout, les conséquences de cette absence sur le père. Il explore donc des sujets qui m’intéressent : le caractère éphémère des choses, la quête de l’amour paternelle et les liens familiaux pour exprimer la grâce. Les deux films ont la même origine, j’ai même fait une petite référence à The Little Crusader dans Eighty Letters.

Vous travaillez actuellement sur un nouveau projet, Saving One Who Was Dead, qui va conclure votre trilogie sur "l’absence d’un être cher". Quelle idée se cache derrière cette trilogie ?
En plus d’aborder les mêmes thèmes, les trois films ont la même structure narrative. Ils se déroulent dans un environnement totalement inconnu, ils n’ont pas de "maison" et pourtant, il parle de père, de mère et d’enfants. Ils se situent à des périodes différentes, mais je n’y avais pas réfléchi. Les similitudes entre les films n’étaient pas prévues lors de la rédaction des scénarios, elles sont apparues naturellement par la suite. Je suis un adepte du "travailler avant de réfléchir".

En quoi Saving One Who Was Dead va-t-il être différent des précédents ?
Il prendra place dans le présent et comportera plus de dialogues. J’aimerais que ce soit le plus le film le plus rayonnant et le plus drôle de la trilogie, bien que le thème soit toujours aussi tragique. Dans les deux précédents, la personne disparue laisse une série d’objets personnels derrière elle, ou des indices. Dans Saving One Who Was Dead, ce sera le corps de la personne qui restera, et il faudra parvenir à le relier à son esprit. Une mère vieillissante et son fils se pencheront sur le corps du père et réfléchiront à de petits rituels personnels qui pourraient faire revenir son esprit dans son corps. C’est un projet intime et de plus faible ampleur que The Little Crusader.

Avez-vous également cherché des sources de financements alternatives pour Saving One Who Was Dead ?
Non, ces sources alternatives convenaient pour Eighty Letters. Vous pouvez y avoir recourt une fois, mais ensuite ça devient plus difficile. Puis, il serait impossible de tourner un troisième film sans le support d’institutions. Cependant, ça n’a pas été facile. Je veux continuer à produire avec ma femme et mon père parce que je pense que l’entente familiale fait partie intégrante de mes films.

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(Traduit de l'anglais)

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