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Lynne Ramsay • Réalisatrice

"Approcher un récit de film de genre d'une manière différente"

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- CANNES 2017 : La cinéaste écossaise Lynne Ramsay évoque son film A Beautiful Day qui a électrisé la compétition cannoise

Lynne Ramsay • Réalisatrice
(© M. Petit / Festival de Cannes)

A quelques heures de sa projection officielle, visiblement stressée et un peu réticente à livrer ses secrets de fabrication, la réalisatrice écossaise Lynne Ramsay a donné à la presse internationale quelques indications sur son nouveau film, A Beautiful Day [+lire aussi :
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(You Were Never Really Here), dévoilé en compétition au 70e Festival de Cannes. Un thriller très rugueux et brillamment mis en scène, interprété par un extraordinaire Joaquin Phoenix qui a souligné que l'improvisation et l'expérimentation avaient joué un grand rôle lors du tournage.

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A Beautiful Day est un film court, avec une durée de 1h35. Est-ce votre projet de départ ?
Lynne Ramsay : Oui. La philosophie de base, c'était de faire un film bref et intense. Parfois, un film nécessite d'être plus long, mais ce n'était pas le cas de celui-ci. Et je ne voulais pas ennuyer les spectateurs comme peuvent parfois les faire certains films de 2h30. De manière générale, tout est allé très vite, la production a été très rapide et le travail intense. Je pensais même que je n'aurais pas le temps de terminer l'écriture avant le tournage. J'ai donc écrit le scénario très vite, mais finalement c'était très bien comme cela. Et au tournage, chaque journée a été remplie de surprises au point que parfois je me demandais si je savais vraiment ce que je faisais. Mais le film apporte une belle réponse à ses questionnements.

Comme dans votre premier long, Ratcatcher, vous abordez le sujet du traumatisme et A Beautiful Day est presque expérimental et hallucinatoire, avec une narration non-linéaire. Pourquoi ce sujet-vous passionne-t-il ?
Je pense que la plupart des cinéastes ont une approche psychologique et un intérêt pour la question de la condition humaine. En ce qui me concerne, j'aime approfondir les personnages avec leur beauté, leurs défauts, leurs différents aspects. Au tournage, j'ai d'ailleurs eu l'impression de vivre moi-même une expérience post-traumatique car l'histoire du film a une forte influence sur le mental.

Votre but était-il de retranscrire visuellement la vie intérieure du personnage principal ?
J'ai beaucoup réfléchi à cela. Il fallait trouver quelque chose. J'ai donc été très attentive à la façon dont on voit le personnage principal: on ne sait pas qui il est et on tente de le découvrir. Et j'ai essayé de raconter l'histoire à travers les images.

Votre film rend-il un hommage indirect à Taxi Driver ?
C'est évidemment un film magnifique qui aborde le genre d'une manière très intéressante, mais je n'y ai pas pensé particulièrement en tournant le mien. Il y a peut-être quelques références par ci, par là, mais ce n'était pas conscient. En fait, j'ai apprécié beaucoup de films de genre dans ma jeunesse et j'ai été peut-être inspiré, certes. Mais ce que je voulais, c'était approcher un récit de film de genre d'une manière différente.

Le travail sur la musique et la bande-son est incroyable.
Depuis mes courts métrages, j'y ai toujours accordé une très grande importance. Parfois les producteurs ne suivent pas, ou ne comprennent pas, mais j'ai toujours envisagé la musique et le son avant le tournage. Et pour ce film, je voulais y accorder plus d'intérêt qu'au scénario. Jonny Greenwood est un de génie et je suis très heureuse qu'il ait accepté de participer au film. Il ne compose pas de manière intellectuelle, mais au feeling. Quant à la bande-son, le travail est fantastique car elle a été réalisée en cinq jours seulement !

Votre personnage principal utilise le marteau et non le pistolet. Pourquoi ?
D'abord, parce que c'est le cas dans la nouvelle de Jonathan Ames que j'ai adaptée. Ensuite, parce que c'est assez extraordinaire en termes cinématographique car le personnage peut aller et venir silencieusement. Cela permettait aussi de montrer cette violence qui fait partie intégrante du personnage. Et on a vu les pistolets dans tant de films que cela m'ennuie.

Votre film a été financé par Amazon. Quelle est avis sur la question des plates-formes par rapport à la salle ?
En tant que cinéaste, je pense que les films doivent être montré sur grand écran. Mais la personne d'Amazon avec qui j'étais en lien est quelqu'un de très cinéphile.

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