email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Deborah Chen • Fondatrice du VR Cinema, Roumanie

"Ce serait un privilège d'avoir un rôle à jouer dans l'émergence de la réalité virtuelle"

par 

- La réalité virtuelle se rapproche du public roumain, et Cineuropa a eu la possibilité de rencontrer Deborah Chen, fondatrice et directrice du Comité Consultatif du premier VR Cinema à Bucarest

Deborah Chen • Fondatrice du VR Cinema, Roumanie

La Roumanie accueille avec enthousiasme la réalité virtuelle (VR, acronyme anglais). Après les initiatives proposées par CINETic à de nombreux festivals, telles que les Romanian VR Days à Cannes, InfiniTIFF en Transylvanie (lire l’article) la réalité virtuelle se rapproche désormais du public roumain et Cineuropa a eu la possibilité de rencontrer Deborah Chen, fondatrice et directrice du Comité Consultatif du premier VR Cinema à Bucarest.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Cineuropa : Était-il difficile de prendre la décision de créer quelque chose d’aussi révolutionnaire qu’un cinéma dédié à la réalité virtuelle ?
Deborah Chen : Je dois admettre que ce n’était pas une décision facile. Nous avons décidé d’investir dans une industrie émergente dans l’espoir de contribuer à son développement. Nous avons été très impressionnés par le talent des réalisateurs de films en réalité virtuelle et des autres créateurs de contenu. Malheureusement, il n’existe pas encore de modèle de distribution pour les films en réalité virtuelle et nous souhaitons combler ce manque.

Pourquoi avez-vous choisi la Roumanie ?
Je viens de Londres et j’ai des origines chinoises. J’ai toujours pensé que les Roumains apprécient beaucoup les nouvelles technologies et qu’ils sont, dans une certaine mesure, mieux préparés à accueillir un nouveau concept, par rapport aux Londoniens. Pour le moment, le matériel nécessaire à la réalité virtuelle est exorbitant et c’est la seconde raison pour laquelle je voulais créer un cinéma de ce genre.

Pourriez-vous nous dévoiler quelques détails sur le cinéma ?
Il se trouve à Veranda Mall, le plus grand centre commercial de Bucarest. La salle comprend 20 sièges répartis sur plus de 150 m². Cela peut sembler assez spacieux, mais nous voulons accorder le plus d’espace personnel et de confort aux spectateurs. Huit représentations par jour sont organisées, nous permettant d’accueillir 160 personnes au total.

Comment définiriez-vous votre public cible ?
Notre public est jeune et aventureux, mais la réalité virtuelle est accessible à tous. Nous devenons une sorte de lieu social, car des groupes d’amis ou des familles nous rendent souvent visite pour vivre une expérience collective. Bien entendu, même lorsque les spectateurs viennent en groupe, nous sommes toujours en mesure de leur montrer des films différents grâce à la technologie. Un film en réalité virtuelle vous transporte dans une autre réalité, un univers qui vous est spécifique. En fait, nous voulons étendre cette expérience à davantage de gens, plutôt que de nous limiter à la génération millennials ; nous souhaitons la proposer aux enfants, aux grands-mères et aux grands-pères qui n’auraient autrement pas la possibilité de s’y essayer.

Comment choisissez-vous les expériences en réalité virtuelle ?
Pour le moment, nous nous concentrons sur les films. Nous avons plusieurs options de films pour enfants, de documentaires et de science-fiction, entre autres. Nous avons hâte de découvrir les expériences immersives de demain et de les rendre disponibles, mais pour l’instant, les films en haute qualité constituent une introduction parfaite au monde de la réalité virtuelle.

Proposez-vous du contenu national ?
Nous tentons de présenter des projets d’artistes roumains lors de projections spéciales pour des spectateurs avertis. Quelques-unes de nos séances préférées sont une expérience à 360° dans une mine de sel magnifique créée par l’agence Creative VR, et un ballet hypnotique produit par la compagnie roumaine Undivided. Ces sociétés font partie de nos fournisseurs de contenus spéciaux.

CINETIc est plutôt actif : quelle a été son implication dans votre cinéma ?
Nous comptons quelques bons amis travaillant pour CINETIc, ce sont des pionniers incroyables que j’admire. Ils n’ont pas participé à la création du cinéma en lui-même, mais nous partageons sans cesse nos idées. En outre, Ioana Mischie, la coordinatrice de programmes pour CINETIc fait également partie de notre Comité Consultatif. Sa vision et sa créativité nous sont très utiles.

Pourquoi avez-vous décidé d’investir dans la réalité virtuelle ? Pensez-vous qu’il existe un risque financier ?
Le budget de cet investissement s’élève à un peu plus de 150 000 € et nous espérons l’accroître à l’avenir. Il existe un certain risque, mais c’est une nouvelle industrie et je pense qu’elle connaîtra une croissance remarquable. Le jour, je suis dans la finance : je passe la plupart de mon temps à prendre des décisions de placement pour des sommes variables. Je ne pense pas rechercher le risque, mais je le tolère certainement. Cependant, ce projet ne correspond pas à mes décisions de placement habituelles. En effet, il s’agit d’un projet plus personnel dans lequel j’ai investi beaucoup d’amour et pour lequel je sais faire preuve de patience par rapport à l’absence de bénéfices financiers immédiats. Nous ne prévoyons pas de réaliser des bénéfices durant la première année, car notre compagnie finance toutes les entrées. Mais à l’avenir, nous espérons devenir l’un des plus grands distributeurs au monde. Dans dix ans, la réalité virtuelle pourrait fondamentalement changer notre société. Ce serait pour moi un privilège d’avoir un rôle à jouer, grand ou petit, dans l’émergence de ce nouveau médium.

Avez-vous pensé à vous étendre sur d’autres territoires ?
Les Roumains accueillent facilement et rapidement la nouveauté. Bucarest est donc une terre fertile pour notre premier cinéma. À l’avenir, nous espérons rendre cette expérience accessible au reste de l’Europe.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy