email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

Qatar

Fatma Al Remaihi, Elia Suleiman et Hanaa Issa • Organisation du Qumra, Doha Film Institute

"Nous ne nous arrêtons jamais, nous ravivons sans cesse notre inspiration"

par 

- Lors d'une conférence de presse, Fatma Al Remaihi, Elia Suleiman et Hanaa Issa, les organisateurs du forum Qumra, ont évoqué les défis auxquels ils sont confrontés chaque année

Fatma Al Remaihi, Elia Suleiman et Hanaa Issa • Organisation du Qumra, Doha Film Institute
Fatma Al Remaihi, Hanaa Issa et Elia Suleiman avec l'actrice Tilda Swinton à l'édition du forum Qumra de cette année

Lors d’une conférence de presse organisée par le Doha Film Institute (DFI) dans le cadre de la quatrième édition de Qumra, qui s'est tenue du 9 au 14 mars à Doha (Qatar), les trois femmes à l’origine de cette initiative florissante visant à soutenir l’industrie cinématographique qatarienne, Fatma Al Remaihi (PDG du DFI), le cinéaste Elia Suleiman (conseiller artistique au DFI) et Hanaa Issa (responsable de la Stratégie et du Développement et directrice adjointe du DFI) ont abordé différentes questions, notamment les nouveaux défis auxquels ils doivent faire face chaque année, le développement futur de la fiction télévisée et les liens qui se sont tissés avec les partenaires européens.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous en êtes aujourd’hui à votre quatrième édition, quelle a été votre stratégie jusqu’à présent ?
Elia Suleiman : En fait, on peut dire que nous n’avons pas de stratégie, puisque la seule politique que nous ayons est de ne pas élaborer de stratégie. Nous préférons déposer une idée sur la table, la laisser mijoter, et espérer qu’elle aboutira à quelque chose de positif. De cette manière, nous augmentons nos chances de rendre Qumra plus innovant. Nous ne voulons surtout pas nous répéter et tenir les choses pour acquises.

Quelle procédure suivez-vous pour sélectionner les grands noms de l’industrie cinématographique qui participent chaque année au forum ?
Fatma Al Remaihi : Ils ont tous comme point commun leur générosité envers les cinéastes et le public. Ils veulent partager le plus possible et transmettre leurs connaissances.
ES : Ils savent aussi qu’ils ne sont pas en train de donner un cours dans le cadre d’un festival. Ce sont des experts de renommée internationale, ils savent qu’ils sont là pour apporter leur aide à la jeune génération de cinéastes, et ils sont conscients de venir dans ce but ainsi que pour répondre à toutes les questions possibles, car c’est pour cela que Qumra a été créé.
Hanaa Issa : Un de nos experts, Gianfranco Rosi, a précisé pendant son intervention qu’il voyait cette initiative comme une conversation, ce qui est précisément le sentiment que nous cherchons à instaurer. Ensuite, chacun de ces professionnels choisit quatre projets cinématographiques à superviser et partager leur expérience avec les participants.

Cette année encore, comme à chaque édition, un accent tout spécial est mis sur l’Europe, à travers les "maîtres" invités, les projets participants financés par le DFI et les invités. Comment définiriez-vous la relation de Qumra avec l'Europe ?
FAR : Ce sont des liens qui se sont établis naturellement, du fait de la proximité de l’Europe avec notre région. De plus, notre initiative suscite de plus en plus d’intérêt. Très tôt, nous avons présenté beaucoup de coproductions. L’Europe a toujours été une de nos principales pépinières pour découvrir de nouveaux talents et chaque année, elle constitue notre meilleure plateforme d’où nous attirons nos professionnels. En outre, de nombreux projets européens recherchent des talents issus de notre région, donc l'intérêt est complètement réciproque. Ce lien entre nos régions existait déjà avant le lancement de Qumra, il n’a donc rien de surprenant. Le but de Qumra est de faciliter et de développer cette synergie, aujourd’hui et à l'avenir.
HI : Il faut ajouter que nous entretenons aussi d’étroites collaborations avec d’autres régions. Par exemple, cette année, beaucoup de nos invités, y compris un de nos experts, ont fait le voyage depuis l’Amérique du Nord. Nous comptons aussi, entre autres, la présence de représentants de Sundance et de Netflix. Qumra est un forum ouvert, le monde nous appartient !

Comment forgez-vous de nouveaux liens avec votre public, à l’échelon local ?
FAR : Bâtir un public fait partie de l’évolution de Qumra. Nous arrivons à reconnaître les cinéphiles qui assistent fidèlement aux projections, aux débats ou aux cours dispensés par les experts. Le taux de participation augmente chaque année : nous en sommes à 100 Pass Qumra pour des gens qui n'ont pas de projet en cours. Nous découvrons davantage de talents et nous attirons plus de gens, c’est excitant pour nous.
HI : Nous ne fonctionnons pas comme une entreprise, mais plutôt comme une organisation culturelle. Il nous faut faire preuve de créativité, "séduire" notre public et le convaincre de croire en nos choix, ce sont des éléments extrêmement importants du programme du DFI.

Qu’avez-vous appris de vos éditions précédentes ?
ES : Nous n’avons rien appris ! Depuis notre toute première édition, nous évaluons à chaque fois ce qui s’est bien passé et ce qui s’est moins bien passé, et cela a fonctionné jusqu’à présent, donc on peut dire que Qumra ne cessera jamais de s’améliorer. Nous n’apprenons pas grand-chose : nous restons attentifs aux détails et nous efforçons de progresser chaque jour. Nous voulons réduire le nombre de plaintes provenant de nos invités (et pas uniquement celles émises par les experts) jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus aucune, et nous assurer que tout le monde quitte Qumra satisfait. Nous ne nous arrêtons jamais, nous ravivons sans cesse notre inspiration.
HI : Nous prenons des notes pendant l’événement et revoyons tout en détail le lendemain même de la fin de l’événement. C'est un cycle d’apprentissage sur lequel nous mettons l'accent de manière un peu obsessionnelle. Mais introduire de nouvelles choses dans le secteur, être acceptés et appréciés est important pour nous.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Séverine Meuleman)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy