Gomes et Salaviza, primés à Berlin, sonnent l'alarme
par Vitor Pinto
Les réalisateurs portugais Miguel Gomes et João Salaviza (photo), auteurs respectivement de Tabu [+lire aussi :
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interview : Miguel Gomes
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Tabu, un film en deux actes tourné en noir et blanc (lire l'article), a remporté le Prix FIPRESCI dès vendredi puis le Prix Alfred Bauer de l'innovation à la cérémonie de clôture de samedi.
Dans son discours de remerciements, Gomes a affirmé avec ironie que son intention était pourtant de faire un film "passé de mode". Il a ensuite dédié son prix au cinéma portugais, "au talent de cinéastes comme Manoel Oliveira, Pedro Costa, César Monteiro, Paulo Rocha et d'autres encore qui font depuis 50 ans un cinéma indépendant des forces économiques et politiques".
Le ton de protestation implicite dans l'hommage rendu par Gomes a répondu au discours de Salaviza, qui quelques minutes plus tôt est venu recevoir l'Ours d'or du meilleur court métrage pour Rafa. Le réalisateur de 27 ans, lauréat de la Caméra d'or de Cannes en 2008 pour Arena, a proposé le prix du gouvernement portugais : "S'il nous aide cette année, je lui dédierai ce prix. C'est une offre conditionnelle".
La reconnaissance au niveau international de Tabu et Rafa arrive à un moment critique (encore plus que d'habitude) pour le cinéma portugais : les subventions de l'ICA ont été suspendues au mois de janvier et le débat public sur le nouveau projet de loi en matière de cinéma, critiqué par les professionnels, est ouvert depuis le début de ce mois.
(Traduit de l'espagnol)
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