email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS Pays Bas / Belgique

C’est déjà l’été : réalisme sans concession

par 

C’est déjà l’été [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
a fait l’effet d’une douche froide pour les festivaliers gorgés du soleil éclatant de l’été bruxellois. En immersion totale, Martijn Smijts, jeune réalisateur hollandais, a posé valises et carnets au cœur de Seraing, cet improbable territoire de cinéma topographié avant lui par les Dardenne. Venu du documentaire, il ne fait que peu de concession à la fiction, et installe sa caméra chez une famille en pleine déréliction. Jean, le père, et Benjamin, le fils, sont perclus de solitude. La mère est partie. Marie, la fille, s’ennivre d’alcool, de sexe et de virées nocturnes, pour oublier qu’elle n’a pas vingt ans, mais déjà un enfant dont le père est en prison. Jean dissimule son chômage comme une maladie honteuse. Il erre sur les routes dans son van, à la recherche d’un peu de chaleur, humaine si possible. Benjamin sèche l’école, et quand son prof s’inquiète de ses absences, il ne sait comment gérer autrement que par la violence cette marque d’attention, voire d’affection.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

C’est déjà l’été étudie au microscope du cinéma l’inéluctable, comme une réinterprétation quasi documentaire du déterminisme social et héréditaire cher à Zola. Les portraits posés des familles de Seraing dans le générique de fin enfonce encore un peu le clou du réalisme. Nul espoir ici, malgré la réunion finale, et c’est peut-être ce qui différencie le plus le film du travail des Dardenne. C’est déjà l’été horripilera certains spectateurs, qui pourront se sentir en pleine prise d’otage misérabiliste ; d’autres seront hantés par la noirceur glaçante de l’exercice, et le jeu impressionnant de justesse de Patrick Descamps (rare comédien professionnel du film, encadré par un casting d’amateurs plus vrais que nature). Le film a d’ailleurs été choisi par la Commission Européenne pour recevoir le prix de l’Année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Produit par De Productie et Tarantula Belgique, le film fait partie du programme « De Verbeelding », projet commun du Netherlands Film Fund et de la Fondation Mondrian.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy