email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VENISE 2011 Horizons

L'Envahisseur : désarroi et solitude au beau milieu de l'Europe

par 

Le public qui remplissait entièrement la Sala Perla du Lido de Venise a accueilli avec un enthousiasme modéré le premier long métrage du prolifique réalisateur de courts belge Nicolas Provost. L'Envahisseur [+lire aussi :
bande-annonce
making of
fiche film
]
, présenté dans la section Horizons, était accompagné par une vaste délégation comprenant le metteur en scène et ses deux acteurs principaux : le Burkinabé Issaka Sawadogo (Si le vent soulève les sables) et la Turinoise Stefania Rocca (Le Talentueux M. Ripley). Dans le film, ces derniers incarnent à la perfection Amadou et Agnès, deux êtres qui viennent de mondes opposés : il est un immigré clandestin robuste et téméraire et elle est une femme mariée de la classe supérieure qui travaille dans les milieux de l'immobilier et de l'art. Contre toute probabilité, ces deux héros vont se rencontrer et vivre une relation intense mais brève dont l'interruption soudaine va marquer un tournant dans la vie de l'Africain, qui va s'engouffrer dans le désespoir et la violence.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

L'Envahisseur est une extension du court métrage Exoticore qui reprend aussi des éléments des courts métrages précédents de Provost : une des premières scènes utilise par exemple le dédoublement de l'image en forme de miroir qu'on trouvait déjà dans Papillon d’amour. La bande originale obscure, épique et difficile composée par Evgueni et Sacha Galperine rappelle par ailleurs les compositions de Hans Zimmer choisies par le réalisateur pour The Divers. Cette musique accompagne chaque seconde des vagabondages d'Amadou à travers les rues d'une Bruxelles représentée d'une manière qui permet au spectateur d'identifier les lieux et de s'y retrouver, de replacer la fiction dans son propre environnement quotidien.

Amadou, qui a fui son pays et les gens qui l'ont transporté jusqu'à Bruxelles et lui assurent logement et couvert, s'accroche comme à sa dernière planche de salut à l'intérêt dont Agnès fait montre à l'égard de sa force et de sa témérité, qui sont à l'opposé de ce qu'elle connaît dans les cercles où elle évolue. La vérité va toutefois rapidement s'interposer entre "Obama” (comme Amadou se fait appeler) et Agnès et les transformer en archétypes de leurs conditions sociales, lui en criminel et elle en dame respectable qui donne de l'argent au démuni pour le tenir à distance plus que pour l'aider – Amadou a en effet besoin d'argent, mais ce n'est pas ce qu'il désire avant tout. De leur relation ne reste à la fin que le souvenir d'un contact (et pas seulement physique) entre deux univers parallèles et l'espoir qu'à travers la compréhension et le don, un être humain peut en sauver un autre.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy