17/09/2014 - Un ragazzo d’oro, de l'infatigable réalisateur bolognais, est aussi interprété par la star Sharon Stone, Cristiana Capotondi et Giovanna Ralli. Sortie italienne demain, distribué par 01

Riccardo Scamarcio et Sharon Stone dans Un ragazzo d’oro de Pupi Avati

Le héros du nouveau film de Pupi Avati, Un ragazzo d’oro [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] (litt. "un garçon en or") est "le fils le plus magnifique qu'on puisse imaginer", "un fils qui sacrifie sa propre santé mentale pour sauver la mémoire de son père, bien que ce dernier ne mérite peut-être pas d'avoir un fils aussi bon". À 76 ans, après 39 longs métrages (c'est-à-dire presque un par an depuis Balsamus, réalisé en 1968), le réalisateur bolognais propose un film qui est peut-être le plus personnel qu'il ait fait jusque là, une oeuvre en forme de réflexion sur les complexités du rapport père-fils, sur la manière dramatique dont l'absence d'un parent conditionne un jeune et sur le poids de l'hérédité, y compris dans les échecs qu'on connaît. 

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Ce film, dont le scénario (écrit par Avati avec son fils Tommaso) a été récemment primé au Festival des Films du Monde de Montréal, place Riccardo Scamarcio dans le rôle de Davide Bias, un talentueux écrivain de récits qui n'arrive pas à se faire publier et dont le père était scénariste pour ce genre de films de série B "que Tarantino aime tant”. Dépendant de toutes les pillules, il se montre aussi jaloux avec sa petite amie Silvia (Cristiana Capotondi). Il travaille dans une agence de publicité en attendant d'arriver à écrire une oeuvre si belle qu'elle lui permettra de se démarquer de l'auteur un peu "trash" qu'était son père. Avec ce dernier, il a un rapport conflictuel, mais tout change quand le père meurt soudainement dans un accident de la circulation (qui est peut-être un suicide) et que sa fascinante éditrice Ludovica (interprétée par la star hollywoodienne Sharon Stone, dont le film n'avait sans doute pas grand besoin) révèle à Davide qu'il était en train d'écrire un livre autobiographique qu'elle voudrait publier. En vérité, de ce livre, le père n'a écrit qu'une page. Davide décide alors de s'enfermer avec sa mère (Giovanna Ralli) dans la maison familiale et d'écrire le livre lui-même, or plus il avance et plus il s'identifie au père (il porte ses vêtements, son parfum, tombe amoureux lui aussi de la belle Ludovica), jusqu'à en perdre la raison...

"C'est vrai, dans mes films, je traite fréquemment et avec obstination de la figure du père, admet Avati. C'est peut-être parce que j'ai perdu le mien à douze ans et qu'avec le temps s'est développée une curiosité quant au rapport que j'aurais eu avec lui s'il avait vécu. À mes échantillons, j'ai décidé d'ajouter le père raté qui transmet son échec à son fils. Comme le héros, j'ai l'ivresse de l'inaccompli : j'ai toujours la sensation de n'avoir pas encore fait le film de ma vie". Un ragazzo d’oro n'est certainement pas ce film, car il est plein de petits défauts et approximations (le père semble un homme des années 1940, alors qu'il n'était pas né à l'époque ; le fils s'acharne pendant une bonne partie du film à trouver le mot de passe de son père alors qu'il était évident : c'est le nom de la femme dont il était amoureux avant de mourir). La mise en scène n'en est pas moins solide, et le regard sur l'humanité et la famille sincère – c'est d'ailleurs ce regard qui rend tous les films d'Avati authentiques, quoi qu'il arrive.

Un ragazzo d’oro, produit par Duea Film et Combo Produzioni avec Rai Cinema, sort dans 300 salles italiennes demain 18 septembre, avec 01 Distribution.

(Traduit de l'espagnol)