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Los Hongos: l'art de rue proteste pour un changement social

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- Le deuxième film d’Oscar Ruiz Navia est, avec trois prix, le grand gagnant de la dernière édition du Festival REC de Tarragone

Los Hongos: l'art de rue proteste pour un changement social

Los Hongos (litt. “les champignons”), le second long du réalisateur colombien Oscar Ruiz Navia, est un film au rythme léger mais exécuté avec beaucoup d’assurance qui soulève de nombreuses questions humaines et sociales, et cela sans prétention et d’une manière très touchante.

Les personnages principaux, Ras et Calvin, interprétés respectivement par les acteurs non-professionnels Jovan Alexis Marquinez et Calvin Buenaventura, sont des adolescents qui vivent dans la ville colombienne de Cali. Ils viennent de milieux très différents: Calvin est un garçon blanc d’une famille relativement aisée, tandis que Ras vit avec sa mère noire issue de la classe ouvrière. Mais ils partagent tous deux un amour pour l'art de rue, surtout les graffitis, qu’ils enchaînent, au fil de leurs promenades en skateboard et à vélo. Ils passent leurs journées à traîner dans la ville, à fumer du cannabis et à taguer avec un groupe d’artistes. Dans un pays criblé de problèmes tels que les crimes, la drogue la corruption et la pauvreté, ils sont considérés comme dangereux et harcelés en permanence par la police.

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La mère de Ras, très religieuse, croit que son comportement est l’œuvre du diable et l’envoie à une messe tenue par un prêtre évangélique. Ce prêtre nous présente le nouveau candidat à la mairie, à propos de qui le grand-père de Calvin, un chanteur de chansons populaires, a des discussions passionnées avec ses amis dans un bar. De cette façon, Navia parvient à nous faire remarquer comment les “piliers de la société” sont en fait ceux qui la détruisent, soit par des actions directes, comme le prêtre et le politicien, soit en créant de l’inertie, comme le grand-père de Calvin.

De l’autre côté, Ras et Calvin (qui est incroyablement gentil et aimant envers sa grand-mère malade) sont parmi ceux qui militent pour un vrai changement social à travers l’art de rue, qui inclut quasiment dans sa définition la notion d’activisme politique. Bien qu’ils ne soient pas assez éduqués pour comprendre toutes les facettes des problèmes (l’inspiration d’une de leurs œuvres est une vidéo trouvée sur internet d’une femme lors du Printemps arabe, à qui Carl dit: “Bonne idée, soutenir le féminisme et tout ça”), ils ont un esprit bien tourné et l’intention sincère de réaliser quelque chose de positif.

Los Hongos, coproduit par Contravia films et Burning Blue (Colombie), Arizona Productions (France), Cambo Cine (Argentine) et Unafilm (Allemagne), est passé par une série d'ateliers et de laboratoires de production, notamment le TorinoFilmLab, la Cinéfondation de Cannes et le Buenos Aires lab. Ce projet est la preuve que la participation de beaucoup de personnes différentes ne gâche pas forcément un film, tant que le réalisateur principal reste attaché à son idée initiale.

Le film, qui a remporté le Prix spécial du jury en réalisation à Locarno, le Prix Hubert Bals Lions à Rotterdam et, plus récemment, trois prix au Festival international REC de Tarragone, est vendu à l’international par FiGa Films.

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(Traduit de l'anglais)

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