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LÉGISLATION Europe

Le programme Europe Créative peut-il concilier diversité et compétitivité ?

par 

- Le Parlement européen s’interroge sur ce programme, qui a soutenu 4.494 projets en 2014 et 2015

Le programme Europe Créative peut-il concilier diversité et compétitivité ?

Alors qu’il a financé en deux ans plus de 4.000 projets, comment le programme Europe Créative peut-il concilier diversité culturelle et politique industrielle, s’interroge le s’interroge le service Recherche du Parlement Européeen (EPRS) dans une analyse publiée en préparation de son évaluation à mi-parcours (télécharger ici). 

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Indubitablement, le programme Europe Créative a suscité "un énorme intérêt des opérateurs dans les deux secteurs" (Culture et MEDIA), constate l’analyste du Parlement européen Samuele Dossi : en 2014 et 2015, 4.494 projets ont bénéficié d’un soutien (4.143 pour MEDIA, 702 en Culture) ce qui représente globalement 43% des propositions soumises (10.253), le programme se montrant aujourd’hui plus sélectif. Dans le secteur audiovisuel, on dénote une nette prédilection pour les secteurs de la distribution et du développement, la France se plaçant en tête du nombre de projets introduits et sélectionnés.

Le service de recherche du Parlement s’interroge cependant sur l’efficacité d’un tel éparpillement financier à travers autant de projets; "est-il possible de concilier la volonté de préserver la diversité du secteur culturel et créatif avec la dynamique de compétitivité et la poursuite d’une politique industrielle dans ces secteurs" ? D’autant que s’exprime aussi le souci de créer un accès équitable à tous les opérateurs – un "level playing field" - qu’ils proviennent d’un grand ou d’un petit pays. 

Le rapport pointe par ailleurs la difficulté de planifier et programmer des actions cohérentes dans un programme qui repose sur une "structure hybride" impliquant deux directions générales et une agence exécutive ; ce qui peut cependant posséder des avantages, reconnaît-il, "en raison des différences intrinsèques qui sous-tendent le fonctionnement et la nature des investissements dans les deux secteurs des médias et de la culture". Le rattachement de MEDIA à la DG CONNECT permet également d’assurer des synergies avec la stratégie mise en place pour le marché unique du numérique.

Le rôle et l’action des 39 Desks Europe Créative répartis dans 38 pays sont également soulignés comme étant "particulièrement pertinents" pour accroître la qualité et la pertinence des projets plutôt que leur quantité. On pourrait cependant encore "améliorer leur rôle de facilitateur auprès des bénéficiaires potentiels ou de radar à même de détecter leurs réels besoins". 

L’analyste du Parlement émet enfin quelques réserves à propos des indicateurs de performance du programme,- nombre de jeux vidéo produits, nombre de prêts aux entreprises- mal alignés sur ses objectifs et difficiles à manier lorsqu’il s’agit d’agréger ces résultats de manière transversale. Il pourrait ainsi être intéressant de s’intéresser à la "durabilité des projets", hors du soutien public, et à leur capacité à créer un effet de levier à plus long terme. 

L’évaluation du programme Europe Créative fera l’objet d’un rapport à mi-parcours par la Commission européenne à la fin 2017, la commission Culture ayant chargé sa présidente Silvia Costa de l’élaboration d’un rapport d’initiative.

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