email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

KARLOVY VARY 2016 East of the West

Double : l'exploration d'une crise personnelle, épurée et assurée

par 

- KARLOVY VARY 2016 : Le premier long-métrage de Catrinel Dănăiaţă concourt dans la section East of the West du Festival de Karlovy Vary

Double : l'exploration d'une crise personnelle, épurée et assurée
Bogdan Dumitrache dans Double

À travers une histoire érotique surprenante, lumineuse et épurée, la réalisatrice Catrinel Dănăiaţă se penche de façon convaincante sur un thème très contemporain. Son film, Double [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, projeté dans la section East of the West du Festival de Karlovy Vary, explore la crise personnelle de George (Bogdan Dumitrache), un jeune architecte talentueux dont la vie semble plus que parfaite, mais qui se débat en réalité dans un gouffre que Dănăiaţă dépeint très bien en 100 minutes.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Bien que cela ne soit pas le premier film roumain s'inspirant des aspects gris, voire noirs, de la période communiste, Double est malgré tout un oiseau rare dans le contexte de la "nouvelle vague roumaine", car il évoque une classe sociale généralement ignorée par les réalisateurs locaux : la classe moyenne, avec de bons emplois et des vies confortables. Non que confort signifie bonheur, car les problèmes de George, aussi banals qu’ils puissent être, sont bien réels.

George semble tout avoir. Il est le créateur d'un projet d'architecture qui a déjà passé les premières étapes d'un concours à Shanghaï. Entre les amis fêtards qui l’entourent et sa petite amie Corina (Corina Moise), qui lui offre toute la liberté qu'il pourrait souhaiter, être heureux est presque une obligation pour notre héros. La vérité est toute autre : sa relation avec son chef (Dorian Boguţă) est de plus en plus tendue à l'approche de l'échéance du concours chinois, et George trouve Corine beaucoup trop acaparante. Sa rencontre, dans un club, avec une belle jeune femme décontractée (Maria Dinulescu) va apporter du mystère à son existence, mais également un sentiment déconcertant de "ne pas être à sa place" dans sa vie. 

Dănăiaţă imprègne le début du long-métrage d'un doux érotisme vraiment impressionnant sur grand écran, aidée par l'alchimie entre Dumitrache et les deux actrices, Moise et Dinulescu. Les plans fixes de Pătru Păunescu font que le spectateur observe silencieusement la vie de George, sans jamais s'immiscer dans ses actions. Le film se démarque également de la production roumaine récente par l'attention portée aux décors : Grigore Puscariu utilise notamment des produits de marques colorés afin d'aider la construction de la magnifique mais fragile tour du haut de laquelle George va bientôt chuter.

La réalisatrice utilise habilement l'espace et les contrastes afin d'explorer les limites de George. En contrepoint de son appartement et de son bureau, on trouve le jardin sans barrières de son cousin : un océan de vert pour engloutir toutes les idées noires. À l’opposé des rues et boîtes de nuits bruyantes, on entend aussi dans le film le bruit tranquillisant du bord de mer. Bien que ces contrastes soient très travaillés, ils sont efficaces pour marquer la lente avancée de George pour sortir du gouffre.

Le scénario, écrit par Alexandra Axinte et Andreea Bortun, manque quelque peu d'ambition : les éléments du puzzle sont lentement placés sur le tableau, mais la fin est exactement celle à laquelle on s’attend dès le début, ce qui fait de Double un bon premier long-métrage par un talent prometteur pour l’avenir.

Double a été produit par Abis Studio et HiFilm Productions. Micro Film l’a lancé sur les écrans roumains le 17 juin.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy