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CANNES 2017 Industrie

Quelles sont les différentes stratégies adoptées par les organismes de financement européens ?

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- CANNES 2017 : Les participants de la table ronde coorganisée par le CNC le 22 mai ont discuté des instruments utilisés afin de soutenir les productions indépendantes et les sociétés de distribution

Quelles sont les différentes stratégies adoptées par les organismes de financement européens ?
Philippe Reynaert (gauche) et Pierre-Emmanuel Lecerf pendant la table ronde (© CNC)

Le vif débat coorganisé par le CNC dans le cadre du Festival de Cannes le 22 mai a apporté quelques notions utiles sur les différentes stratégies adoptées par les organismes de financement européens. Giuseppe Abbamonte (directeur de MEDIA and Data, DG Connect et membre de la Commission européenne) et Bogdan Wenta (membre du Parlement européen) ont brièvement expliqué les politiques européennes appliquées aux secteurs culturel et créatif. Sans surprise, le financement européen a de plus en plus de difficultés à collecter des fonds en raison des changements (tels que l’influence croissante des plateformes numériques), qui bouleversent peu à peu les modèles commerciaux traditionnels.

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Néanmoins, comme Pierre-Emmanuel Lecerf (directeur financier et juridique, CNC), animateur de la table ronde, l’a souligné, l’ensemble des instruments financiers peut être divisé en trois catégories : les instruments bancaires traditionnels, les investissements privés et les initiatives publiques. Roger Havenith (directeur général adjoint, Fonds européen d’investissement) et Florence Aviles (directrice adjointe des prêts pour la production d’image, IFCIC), ont défini le premier en parlant du rôle de l’IFCIC, une institution de prêt spécialisée mandatée par le ministre de la Culture et de la Communication et par le ministre de la Finance, visant à aider au développement du secteur culturel en France en rendant les financements bancaires plus accessibles aux entreprises du secteur.

"Quand une banque prête de l’argent à un producteur ou à un distributeur, elle peut s’adresser à l’IFCIC afin de bénéficier d’un partage des risques à hauteur de 50 %/70 %," a-t-elle ajouté. "De cette manière, elles peuvent prendre plus de risques, car elles ne perdront pas tout." Elle a également souligné qu’il était très important de mieux faire connaître les spécificités de l’industrie cinématographique. "Si vous allez dans une banque au coin de la rue, ils ne comprendront pas ce que vous faites, ça ne marche pas. C’est un réel problème parce que le financement de film est très particulier. Nous avons donc besoin de banques spécialisées qui comprennent l’industrie cinématographique. Sinon, elles auront trop peur de s’engager."

Comme la plupart des producteurs indépendants ne travaillent pas avec des franchises préétablies et sont de ce fait souvent incapables de tirer des profits d’une tendance ou d’anticiper leurs recettes, ils recherchent généralement de l’aide bien au-delà de l’aspect financier. Ils se montrent aussi… incroyablement indulgents. "Ce n’est pas parce qu’un réalisateur fait de petits films qu’il n’en fera pas un bon. Ni parce que son film a connu un grand succès qu’il en sera de même pour le prochain, il sera peut être juste trop cher," explique Alexis Dantec (directeur de COFINOVA). "Dans la finance, les gens préfèrent souvent regarder le passé pour prédire l’avenir," a-t-il ajouté. "Je pense que cela n’a pas de sens."

Philippe Reynaert (directeur de Wallimage et directeur général de Wallimage Entreprises pour la Belgique) a proposé une explication précise du concept "Walloon Double Dip". "Cela signifie qu’une somme d’argent dépensée en Wallonie est éligible tant pour le Tax Shelter que Wallimage," a-t-il confié à Cineuropa après la table ronde. "Par exemple, Walimage couvre en moyenne 25 % de vos dépenses, tandis que le Tax Shelter peut en assumer jusqu’à 41 % si vous rassemblez toutes les conditions nécessaires. Donc, dans le meilleur des cas, 66 % de vos dépenses audiovisuelles peuvent être retirées de votre plan de financement ! On appelle ça le "Walloon Double Dip" parce que c’est comme avoir une portion de frites wallonne et les tremper à la fois dans la mayonnaise et dans le ketchup," a-t-il dit en plaisantant.

Les producteurs et distributeurs indépendants ont accès à de multiples solutions selon leurs projets, allant des prêts au développement à des mécanismes de garanties, en passant par des formes de soutien non financier. Néanmoins, le chemin est encore long. "Pourquoi un producteur conduit-il une Ferrari plutôt que de prendre le métro ? Il devrait payer en cash," a ajouté Philippe Reynaert en rigolant, visant ainsi l’un des principaux problèmes auxquels les producteurs indépendants font face, surtout pendant la phase de développement. "Nous avons besoin de cash, mais pas dans le but de conduire des Ferraris," a ajouté Thomas Saignes (responsable des affaires commerciales internationales chez The IRIS Group). "Nous avons besoin de cash pour rester flexible. Nous en avons besoin pour protéger nos droits, nos offres créatives et les intérêts des producteurs. Nous en avons besoin afin de perdurer. Dans le secteur cinématographique, la croissance peut être stable, mais c’est lent, cela demande du temps." Même si de nouveaux problèmes semblent émerger chaque jour, certains d’entre eux peuvent au moins se résoudre avec un sourire.

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(Traduit de l'anglais)

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