email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

LOCARNO 2017 Compétition

Gli asteroidi : un récit d’apprentissage sur l’extinction

par 

- LOCARNO 2017 : Le réalisateur italien Germano Maccioni explore dans son premier long-métrage de fiction les effets de la crise financière sur une génération jeune mais déjà désespérée

Gli asteroidi : un récit d’apprentissage sur l’extinction
Alessandro Tarabelloni, Riccardo Frascari et Nicolas Balotti dans Gli asteroidi

Germano Maccioni, acteur, réalisateur et scénariste, a déjà une belle expérience dans le cinéma à son actif : il a travaillé avec Tatti Sanguineti, Giorgio Diritti, Franco Maresco, et réalisé des documentaires comme Lo Stato di Eccezione (2008) et Faithful to the Line [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(2013), plutôt adressés au public italien mais très bien reçus par lui. Sept ans après sa première expérience de la fiction, avec le court-métrage Natural Things (2010), Maccioni nous livre son premier long-métrage de fiction, Gli asteroidi [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Germano Maccioni
fiche film
]
, qui se passe de nouveau dans les alentours de sa ville, Bologne. Le film a fait son avant-première mondiale dans le cadre de la Compétition internationale du 70e Festival de Locarno.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Pietro (Riccardo Frascari), Ivan (Nicolas Balotti) et Fabio alias “Cosmic” (Alessandro Tarabelloni) sont trois amis de 19 ans, âge ô combien difficile, qui essaient de survivre, d’affronter leurs problèmes personnels, leurs études, leur avenir, et surtout le fait de vivre dans une région industrielle de l’Italie jadis prospère, mais désormais abandonnée. Leur ville, gravement frappée par la crise financière, est plus que jamais dans un état de complète déréliction, tandis que ses habitants se battent pour acheter de quoi survivre au quotidien. La mère de Pietro, Teresa (Chiara Caselli), est obligée de couvrir les dettes que feu son mari lui a laissées tandis que le pizzaïolo du coin, Ugo (Pippo Delbono), se lance dans la petite criminalité. Quand on apprend qu’une astéroïde va passer près de la Terre et peut-être la frapper de plein fouet, c’est la débandade.

Gli asteroidi est un récit d’apprentissage dont le sujet central est la crise financière et ses effets, ainsi que la transformation d’une nouvelle génération qui n’a d’autre alternative que l’adaptation ou l’extinction. En situant son récit dans un décor désespéré et vide, Maccioni amène ses héros à vivre tous les facettes de leurs vies aussi rapidement et dangereusement que possible. Pietro et Ivan doivent se battre contre la vie qui a été choisie pour eux et l’avenir sombre qui les attend. Ils doivent gérer des émotions et des sentiments compliqués dans un contexte où l’extinction complète devient un risque réel, du fait de l’astéroïde. Ils décident en conséquence de passer le cap et de devenir eux aussi des délinquants. Les paysages désolés de la vallée du Po n’offrent pas un décor adapté pour des héros, du moins n’est-ce plus le cas, car la région n’est plus vivante comme avant. Le troisième larron, Cosmic, toujours un peu décalé, le sait sans doute mieux que n’importe qui d’autre, lui qui est dans une quête philosophique sans fin pour trouver l’espoir.

Le scénario du film, écrit par Maccioni et Giovanni Galavotti, pourrait être décrit comme un tableau fictionnalisé de la réalité. La plupart des personnages et événements semblent très familiers, car beaucoup de films récents ont abordé le même sujet – on pense par exemple à Small Homeland [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
d’Alessandro Rossetto, un autre premier film de fiction par un documentariste tourné il y a cinq ans dans une région industrielle proche, en Vénétie. Gli asteroidi semble de fait une autre histoire sur le même sujet, mais le film a des qualités.

Les personnages principaux sont interprétés par des acteurs amateurs, ce qui fait vraiment passer le sentiment d’une réalité qui n’excède pas les événements actuels qui entretiennent l’intrigue. L’évolution du récit est assez subtile bien que le thème de la criminalité prenne un peu trop d’importance, ce qui crée un déséquilibre et donne l’impression d’être un peu artificiel. Le directeur de la photographie Marcello Dapporto, fidèle collaborateur de Maccioni, parvient bien à filmer les plaines d’Émilie-Romagne et l’observatoire radio impressionnant de Medicina. Tout reste local, jusqu’à la musique originale, écrite par le célèbre groupe bolognais Lo Stato Sociale. Quant à décider si Gli asteroidi est une parabole ou une histoire réelle : son impact fictionnel est assez profond et dépasse la surperficialité à laquelle on nous a habitués. Cependant, la crise, même en Italie, est tout de même plus progressive qu’un impact soudain.

Gli asteroidi, entièrement italien, a été coproduit par Ivan Olgiati (Articolture) et Emanuele Giussani (Ocean Productions) avec RAI Cinema. Dans les salles transalpines, le film sera distribué par Istituto Luce Cinecittà. Ses ventes internationales sont gérées par la société française Stray Dogs.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy