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LONDRES 2017

Ghost Stories : un spectacle sceptique

par 

- Un parapsychologue maudit enquête sur trois apparitions paranormales dans cette adaptation au grand écran de Jeremy Dyson et Andy Nyman, présentée en avant-première à Londres

Ghost Stories : un spectacle sceptique

Ghost Stories [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Andy Nyman
fiche film
]
 de Jeremy Dyson (The League of Gentlemen) et Andy Nyman, adaptation au grand écran de leur propre pièce de théâtre nominée aux prix Olivier, a été présentée en avant-première à la section Cult du 61e Festival du Film de Londres. Sceptique professionnel et parapsychologue, le Professeur Philip Goodman (Nyman) répond à la demande d’un homme mourant de résoudre des apparitions paranormales inexpliquées, mais les enquêtes apporteront plus de réponses sur Goodman lui-même que sur ces mystères.

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Il est souvent difficile d’adapter avec succès une pièce de théâtre au cinéma, car les décors intimes du théâtre et la connexion immédiate avec le public et les acteurs peuvent se perdre au grand écran. Capturer l’interprétation d’un acteur grâce à la caméra se fait souvent en partie, et ne respecte parfois pas la chronologie, ce qui enlève la fluidité et la spontanéité de l’interprétation en direct.

Heureusement, l’adaptation de Dyson et Nyman évite de nombreux pièges, notamment grâce à la claire influence du cinéma d’horreur des deux scénaristes. Le style du film fait ouvertement référence à de grands réalisateurs tels qu’Alfred Hitchcock et Sam Raimi, alors que la structure narrative est une anthologie d’horreur qui associe plusieurs éléments du cinéma britannique très apprécié des années 1970.

Les trois cas sur lesquels enquête Goodman impliquent un gardien de nuit inquiet (Paul Whitehouse) d’un hôpital qui tombe en ruine, un futur papa (Martin Freeman) qui trouve un esprit frappeur dans la nurserie et un adolescent qui conduit sans permis (Alex Lawther) à travers les bois – une sorte d’annonce publicitaire pour voiture écrite par l’auteur de terreur Dennis Wheatley. Chaque histoire est réalisée avec minutie : les objets ou les personnages sont filmés hors-champ pour permettre au public un degré rassurant de déni, en leur laissant la possibilité confortable de croire que les sursauts n’arriveront pas tout de suite.

Si ces situations sont familières aux connaisseurs du cinéma d’horreur, le scénario de Dyson et Nyman leur apporte une bonne dose d’humeur. Un débat radiophonique nocturne épouvantable et très divertissant est constamment interrompu en raison de coupures de courant mystérieuses, ce qui apporte de la légèreté à la scène. Il est agréable de noter que l’humour ne fait jamais de l’ombre à l’horreur, et les blagues sont utilisées pour apaiser la tension entre les moments qui font véritablement froid dans le dos.

Ghost Stories nous rappelle que le cinéma d’horreur ne se résume pas à des bruits lourds et soudains, et des sursauts faciles. Certains faits sont plus profonds et spirituels que l’esprit frappeur de la nurserie : le but des enquêtes de Goodman est de rassurer un homme mourant, lui montrant que le travail de sa vie, qu’il a mené pensant à tort que les choses sont telles qu’elles semblent être, n’a pas été vain. Les croyances et la foi sont des thèmes-clés du film qui, dès le début, aborde notre peur de perdre nos êtres chers et le fait qu’un jour, nous cesserons d’exister également. En attendant, il existe des films divertissants tels que Ghost Stories, qui nous rappelle cette éventualité existentielle tout en nous la faisant oublier.

Ghost Stories est une production de Warp Films, Altitude et Catalyst Global Media en association avec Lionsgate. Le film est distribué au Royaume-Uni grâce à Lionsgate ; les ventes internationales sont assurées par Altitude.

Cineuropa couvre le 61e Festival BFI de Londres en collaboration avec le Masters en cinéma, programmation et organisation éditoriale d’expositions et cycles culturels de l’École nationale de cinéma et télévision britannique.

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(Traduit de l'anglais)

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