24/09/2008

Confrontation très attendue aujourd’hui dans les salles de l’Hexagone avec les sorties de deux films illustrant parfaitement la diversité du cinéma français : la Palme d’Or cannoise 2008, fraîchement désignée candidat national pour l’Oscar 2009 du meilleur film étranger Entre les murs [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Carole Scotta
interview : Laurent Cantet
fiche film] de Laurent Cantet et Faubourg 36 [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de Christophe Barratier, le second long du cinéaste révélé par le grand succès international des Choristes [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film]. Deux œuvres pour une véritable opposition de style avec d’un côté un petit budget, un cast de non-professionnels et un film ultra-contemporain aux lisières du documentaire, et de l’autre une coproduction européenne richement dotée, des acteurs populaires (Gérard Jugnot, Clovis Cornillac et Kad Merad) et une intrigue plongeant dans le passé et une tradition cinématographique très classique.

2,48 M€ de budget contre 28 M€ : les moyens mis à la disposition des deux productions étaient sans commune mesure, à l’image de leurs sujets, une simple classe pour l’un, une ambitieuse reconstitution du Paris de 1936 pour l’autre. Lancé sur 345 copies par son producteur Haut et Court, Entre les murs a bénéficié d’une coproduction de France 2 Cinéma, du soutien du Centre National de la Cinématographie (CNC) et de la région Ile-de-France, ainsi que de préachats de Canal + et Ciné Cinéma. Propulsé pour sa part sur 595 copies par Pathé, Faubourg 36 est une coproduction franco (70 %) – germano (20 %) – tchèque (10 %) pilotée par Galatée Films et Pathé Renn avec Constantin Film et Blue Screen avec l’appui entre autres de France 2 Cinéma, de France 3 Cinéma, d'Eurimages et du mini-traité franco-allemand, mais aussi des préachats de Canal + et TPS.

Déséquilibré sur le papier, le match pourrait se révéler plus ouvert que prévu au box-office grâce à la campagne médiatique exceptionnelle dont a bénéficié Entre les murs, auréolé de son triomphe cannois. Et les spectateurs étrangers pourront se faire leur propre opinion puisque les deux films se sont très bien vendus à l’international, partageant notamment le même distributeur américain Sony Pictures Classics.

Au-delà de ce duel où tenteront de s’immiscer cinq nouveautés américaines, les cinéphiles français peuvent découvrir L'homme de Londres du maestro magyar Béla Tarr (lire l’interview). Coproduit par la Hongrie, l’Allemagne et la France, ce film hypnotique, présenté en compétition à Cannes l’an dernier est distribué par Shellac sur 12 copies.