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KARLOVY VARY 2021 Compétition

Philip Barantini • Réalisateur de The Chef

"Je voulais ne pas laisser au spectateur le temps de respirer"

par 

- Le réalisateur britannique évoque pour Cineuropa les difficultés et péripéties surmontées pour réaliser son nouveau film, tourné en une seule prise

Philip Barantini • Réalisateur de The Chef
(© Film Servis Festival Karlovy Vary)

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interview : Philip Barantini
fiche film
]
raconte l’histoire d’un chef cuisinier empêtrés dans des problèmes d’ordre personnel et financier et qui va passer une soirée plutôt mouvementée dans son nouveau restaurant. Le film a été présenté pour la première fois en sélection officielle au Festival de Karlovy Vary, et nous avons profité de l’occasion pour rencontrer le réalisateur, Philip Barantini.

Cineuropa : Lorsque vous avez réalisé le court-métrage sur lequel est basé ce film, pensiez-vous en faire un long-métrage tourné en prise unique ?
Philip Barantini : En raison de ma formation et de mes 12 années d’expérience en tant que cuisinier, j’avais l’idée de faire un film dont l’action se déroulerait dans une cuisine. Je ne savais pas quelle serait sa durée jusqu’à ce que je décide de faire le court-métrage, une preuve de faisabilité en quelque sorte. L’idée de le filmer en prise unique est venue après avoir discuté avec le directeur de la photographie. Je lui que je voulais faire quelque chose de réaliste et de bouillonnant, avec des répliques qui se chevauchent, quelque chose de très rythmé…

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A-t-il été difficile de passer d’un court-métrage à un long-métrage ?
James Cummings, le coscénariste, et moi avions des tonnes d’idées sur la manière de s’y prendre. J’ai discuté avec Stephen Graham, qui jouait dans le court-métrage, et je lui ai demandé s’il serait partant pour faire Boiling Point en version long-métrage. Il a répondu "Absolument !" L’une des idées consistait à remanier le court-métrage et à l’utiliser pour les 20 premières minutes du long-métrage. Il fallait le tourner de manière plus conventionnelle, avec des montages. Mais je n’étais pas très emballé par l’idée. Celle d’un tournage en prise unique et en immersion en revanche emballait tout le monde, les acteurs, le directeur de la photo et moi, et donc, une nuit, je me suis assis dans mon lit et j’ai réfléchi à la manière de tourner ce film en prise unique. Pour répondre à votre question, nous n’avions pas décidé d’en faire un long-métrage avant d’avoir vu l’accueil réservé au court-métrage.

Dans le court-métrage, vous ne suivez que le personnage de Stephen. Pourquoi avoir changé pour cette version ?
J’ai pensé que le fait de ne suivre que Stephen serait une contrainte pour ce que nous pouvions montrer et faire, car il ne peut pas aller partout. En tant que chef, il n’irait pas voir les convives de ces tables-là. Il se contenterait des tables les plus importantes. Il n’irait pas ailleurs dans le restaurant. Nous avons donc établi des règles : je voulais ne pas laisser au spectateur le temps de respirer, donc la règle dans le court-métrage était de ne jamais lâcher Stephen, mais dans le long-métrage, la règle était de suivre tout le monde. La caméra ne pouvait pas se promener seule. Il fallait qu’elle soit attirée par quelqu’un.

Combien de fois aviez-vous prévu de tourner la prise unique ? Pour combien de temps aviez-vous engagé les acteurs ?
C’était un défi en soi. Nous avons décidé de nous donner quatre nuits de tournage. Nous comptions faire deux prises par nuit. L’action se déroule en mars donc il fait encore jour. Nous devions arriver à 18 h. Mais les cas de COVID ont commencé à exploser. Le deuxième jour, nous nous sommes réunis et nous nous sommes dit que l’espace était trop exigu et que c’était trop risqué. Il y avait plus de 150 personnes en même temps. Nous n’avons donc eu que deux jours.

Comment avez-vous planifié les déplacements de caméra ?
Je les ai répétés tous les jours pendant deux semaines avec le directeur de la photographie, d’abord avec son téléphone, je jouais tous les personnages qui couraient dans le restaurant. Puis, nous avons utilisé un appareil photo réflex numérique. Ensuite nous avons construit une caméra, qui ressemblait à un sac à dos, ce qui lui permettait de la porter sur le dos, et l’objectif était amovible. Il pouvait la tenir comme un Réflex, le poids étant réparti sur l’ensemble de son corps. C’est ce qui lui a permis de faire ces longues prises. Pour le changement de batterie, chaque fois que nous allions à la table de Jason Flemyng, nous remplacions la batterie et les cartes. Nous avons tourné de nombreuses séquences sur les coulisses du tournage. Nous pourrions éventuellement les proposer sous forme de documentaire de 30 minutes pour montrer aux gens ce que nous avons enduré !

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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