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France

Dominique Hoff • Déléguée générale, Fondation Gan pour le Cinéma

"Si nous ne prenons pas de risques, qui le fera ?"

par 

- Décryptage avec la déléguée générale de la fondation d’une démarche au long cours unique en France de mécénat en faveur des premiers et seconds longs métrages

Dominique Hoff • Déléguée générale, Fondation Gan pour le Cinéma
(© Pauline Maillet)

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, etc. Ces quelques exemples récents parmi tant d’autres attestent de la qualité, validée par les grands festivals internationaux, des choix de la Fondation Gan pour le Cinéma, l’un des principaux partenaires privés du cinéma français. S’engageant depuis 35 ans auprès des créateurs et accompagnant aussi la diffusion des œuvres, la Fondation a déjà soutenu plus de 220 cinéastes. Rencontre avec sa déléguée générale, Dominique Hoff, pour en savoir un peu plus.

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Cineuropa : Votre sélection 2022 (lire l’article) est-elle représentative de la ligne éditoriale de la Fondation Gan pour le Cinéma ?
Dominique Hoff
: Elle est en accord avec notre philosophie qui est de toujours préserver la diversité des œuvres et ce dès l’origine. D’ailleurs, cette année, nos aides à la création distinguent cinq projets de premiers longs métrages alors que depuis 2014, nous sommes aussi ouverts aux seconds longs. Ce que nous aimons et ce que nous faisons depuis 35 ans, c’est accompagner l’éclosion de nouveaux talents. Peu importe la langue, la nationalité du cinéaste, pour nous, l’essentiel, c’est l’ouverture sur le monde. Cette année, nous avons deux cinéastes franco-japonais (Koya Kamura et Momoko Seto), une indienne (Payal Kapadia) et deux français (Jonathan Millet et Sylvère Petit). Et si l’on élargit aux deux prix à la diffusion que nous remettons à la Semaine de la Critique cannoise et au Festival du Film d’animation d’Annecy, nos lauréats 2022 incluent également le Finlandais Mikko Myllylahti (pour L’étrange histoire du coupeur de bois [+lire aussi :
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) et le Français Alain Ughetto (pour Interdit aux chiens et aux Italiens [+lire aussi :
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). Cette diversité des cultures peut parfaitement se traduire dans les lieux de tournage puisque deux des projets sélectionnés cette année seront tournés en Corée et en Inde, mais la production des projets doit toujours être majoritairement française. Nous prêtons également particulièrement attention à mélanger les genres, mais cette année un point commun émerge : le thème des cheminements personnels (double culture, questionnements intimes, liberté de choisir qui l’on aime, reconstruction à travers la traque de son bourreau, rapport écologique au monde du vivant, etc.). Ce qui caractérise également tous les projets retenus, c’est une approche très sensorielle.

Quels types de projets recherchez-vous ?
Cette année, nous avons reçu 106 projets, dont 70% de premiers longs et 30% de seconds. Ils sont au stade le plus abouti possible du scénario car comme notre aide est très sélective, nous conseillons aux producteurs de déposer quand ils se sentent presque prêt à tourner. Les projets ont déjà en général quelques financements, des soutiens régionaux, éventuellement des préachats TV ou une avance sur recettes du CNC, mais ce ne sont pas des critères décisifs pour notre sélection. L’important pour nous, c’est de croire au projet. Mais nous examinons quand même sa faisabilité : nous regardons quelle est la société de production aux manettes et s’il y a déjà un distributeur engagé. Et comme nous recevons, avec les membres de notre jury, les cinéastes et les producteurs, nous pouvons voir comment le binôme fonctionne.

Depuis un an ou deux, nous ressentons une forme de formatage des projets qui nous sont soumis, y compris pour les premiers longs, un manque d’originalité et peut-être aussi une sorte d’autocensure. En tant que fondation privée, nous n’attendons pas de remontée de recettes, nous ne sommes pas liés à l’économie des films, donc si nous ne prenons pas de risques, qui le fera ? Nous continuons donc à aller sur des projets audacieux, ce qui ne veut pas dire que certains ne puissent pas fédérer le grand public et enregistrer le maximum d’entrées en salles. D’autres visent les grands festivals, mais ce sont des approches si délicates et originales que nous restons fidèles à nos principes : les aider en espérant qu’ils feront un second long, puis un troisième, qu’ils construiront une œuvre. Car ce qui est important, c’est l’accompagnement dans la durée à travers tout un travail de communication autour des projets. Il ne s’agit pas simplement de donner une enveloppe financière (50 000 euros au producteur et 3000 au réalisateur pour l’aide à la création, 20 000 euros au distributeur français pour l’aide à la diffusion), mais de créer des liens forts et de les faire vivre.

L’engagement de la Fondation Gan pour le Cinéma est totalement original dans le mécénat en France. Pour quelles raisons ?
Il y a quelques autres initiatives dans le cinéma, mais davantage au niveau du développement. Ce qui nous différencie surtout, c’est que nous avons une ligne claire depuis 35 ans et que nous y restons fidèles : les premiers films. A part peut-être Cartier avec l’art contemporain, les autres fondations naviguent souvent d’un domaine d’intervention à un autre, de la culture au sport, de la musique aux expositions. Il y a aussi une volonté bien ancrée au sein de l’entreprise Gan, même si les dirigeants changent, car le cinéma est fédérateur, humaniste et cela parle à tout le monde. Cela sert la marque sur le plan de visibilité et aller vers les premiers films, vers la prise de risques, est dans l’ADN de l’entreprise. Car le secret de la réussite dans le mécénat, c’est la sincérité et que le soutien fasse sens par rapport à son cœur de métier.

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