10/01/2023 - La circulation en salles du cinéma français a repris des couleurs l’an dernier dans le monde et elle se renforce sur les plateformes SVOD

Tout va nettement mieux, mais il reste encore du chemin à parcourir pour retrouver les beaux jours pré-pandémiques : tel est le bilan 2022 du cinéma français à l’étranger dévoilé aujourd’hui dans le cadre des 25es Rendez-Vous d’Unifrance (organisés à Paris du 10 au 17 janvier).

Les films français ont cumulé 167,4 M€ de recettes (chiffre provisoire) à l’international en 2022 (soit 27 millions d’entrées), enregistrées par 2132 sorties. Ce résultat en forte hausse de 51,8% par rapport à l’année précédente est néanmoins inférieur de 32,5% au niveau moyen de la dernière décennie. Des tendances assez semblables aux des scores dévoilés récemment par le CNC pour la fréquentation des salles françaises en 2022 : 151,97 millions de spectateurs dans l’Hexagone à +59,2% par rapport à 2021 et -26,9% par rapport à la période pré-Covid.

Sur les 27 millions d’entrées enregistrées par le cinéma français dans le monde l’an dernier, 17 millions proviennent de productions majoritaires françaises (notamment Qu’est-ce qu’on a tous fait au bon Dieu ? [+lire aussi :
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fiche film] avec 1,82 million de spectateurs, Pil [+lire aussi :
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fiche film] à 1,32 million et Le Loup et le lion [+lire aussi :
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fiche film] à 1,26 million) et 19,6 millions d’entrées pour les productions en langue française. Ce sont les films destinés aux jeunes et aux familles qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu dans le contexte mondial de reprise progressive de la fréquentation des salles, en atteste la répartition des entrées selon les genres : 39,7% pour les comédies, 24,5% pour l’animation, 14,2 % pour les drames,  13,4% pour les films d’aventure, les polars et les thrillers, 4,1% pour le fantastique, l’horreur et la science-fiction, 2,5% pour les biopics, les films de guerre et les titres historiques, et 1,6% pour les documentaires.

À noter également que sept longs métrages français ont dépassé le million d’entrées à l’international l’an dernier et 47 les 100 000 entrées.

Pour la 7e année consécutive, l’Europe occidentale est la zone leader avec 45,2% des entrées à l’international enregistrées l’an dernier par les films français (soit 12,2 millions de spectateurs). La fréquentation y a progressé de 81,8 % par rapport à 2021, mais elle est encore en retrait de 43,1 % par rapport à 2019. L’Allemagne est devenu l’an dernier le territoire le plus favorable au cinéma français avec 2,82 millions d’entrées et cinq autres territoires d’Europe occidentale figurent dans le top 10 mondial de l’année.

L’Europe centrale et orientale représente 26,1%, soit sa plus grande part de marché de tous les temps pour le cinéma français dans le monde. En Pologne, en Bosnie-Herzégovine et en Croatie, le cinéma français a réuni plus de spectateurs en 2022 qu’en 2019.

L’Amérique Latine pointe à 12,7% (avec le Mexique en leader régional, et davantage d’entrées pour les films français qu’en 2019 en Bolivie, au Chili, au Paraguay, au Pérou, en Uruguay et au Venezuela), suivie par la zone États-Unis/Canada (6,6%), l’Asie (5,7%, soit une année très faible marquée par l’impact pandémique avec deux sorties seulement en Chine, mais aussi des prémisses de reprise en Thaïlande et un succès inédit depuis 2015 au Vietnam), l’Océanie (1,9%) et la zone Afrique & Proche et Moyen-Orient (1,8%).

Si la diffusion du cinéma français en salles relève progressivement la tête, sa présence se renforce sur les plateformes SVOD. La France y est le troisième pays de production le mieux représenté avec 6,5 % de films et unitaires français disponibles. Les catalogues des plateformes globales proposent même 6,9 % de films français : 31,3 % pour MUBI, 10,3 % pour Curiosity Stream, 6,3 % pour Netflix, 4,4 % pour Amazon Prime Video et 3,6 % pour HBO Max. Et les films français séduisent les abonnés puisque dans le top 10 des films non-anglophones sur Netflix par exemple figurent sept titres français : Athena [+lire aussi :
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interview : Romain Gavras
fiche film], Balle Perdue 2, Big Bug, Les liaisons dangereuses, Loin du périph’, Sans répit et Sous emprise. Des résultats de bon augure dans un contexte de production de films locaux par les plateformes stimulé notamment par les nouvelles obligations européennes en matière de financement.