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Fredrik Edfeldt • Réalisateur

“Un film pour adultes sur les enfants”

par 

- Rencontre avec un réalisateur de 37 ans féru d'atmosphères visuelles et inspiré par le mélange du réalisme social et d'une certaine poésie cinématographique

Fredrik Edfeldt, né en 1972 dans la banlieue de Stockholm, a étudié la théorie du cinéma et la communication de masse à l'Université de Stockholm et la réalisation à l'École de cinéma de Stockholm. Il a travaillé pour la chaîne de télévision publique suédoise SVT et collabore à présent avec une des sociétés de publicité et de création les plus importantes du pays, ACNE, qui s'est lancée dans la production de longs métrages de cinéma avec son premier film, Un été suédois [+lire aussi :
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Ce titre a fait sa première mondiale à la dernière Berlinale, où il a remporté une mention spéciale dans la section Generation 14+. Ses ventes internationales sont assurées par Delphis Films.

Cineuropa : Qu'est-ce qui vous a amené à décider que ce projet serait votre premier long métrage ?
Fredrik Edfeldt : J'ai trouvé le scénario de Karin Arrhenius vraiment bon, et ses aspects visuels et atmosphériques très forts, or c'est ce qui m'attire dans la réalisation de films. On voit bien que ce scénario a été écrit sur la base d'une expérience intérieure, quelque chose de très subjectif et personnel ; d'une certaine manière, tout y semble vrai. Le monde que Karin a créé autour de son histoire est tellement particulier que vivre avec ce film et y travailler a été très satisfaisant de bout en bout.

Vous avez fait équipe avec le directeur de la photographie aguerri Hoyte van Hoytema, qui a également fait un beau travail sur Morse [+lire aussi :
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. Était-il essentiel pour vous que votre premier long métrage bénéficie d'un regard expert ?

Bien sûr, mais je me considère aussi comme une sorte d'expert puisque cela fait de nombreuses années que je réalise des films dans beaucoup d'autres formats. Ceci dit, Hoyte est un génie et un directeur de la photographie très sensible qui a non seulement partagé mais aussi aidé à développer ma vision du film.

Définiriez-vous Un été suédois comme un film pour enfants ou comme un film pour adultes sur les enfants ?
Quand on fait un film on veut surtout qu'il soit le meilleur possible, donc je n'ai pas réfléchi à quel type de public il s'adressait. Maintenant que le film est fini, je le vois davantage comme un film pour adultes sur les enfants, mais je serais ravi que les jeunes le voient et l'apprécient, puisqu'après tout, j'essaie de parler de ce que c'est qu'être un enfant.

A-t-il été difficile d'envisager le monde des adultes à travers le regard d'un enfant ?
Non. Quelque part, cela m'a semblé tout naturel d'adopter l'angle d'un enfant et en quelque sorte de considérer les adultes de manière objective. Je pense aussi que pour être un bon artiste, l'enfant qu'on a en soi doit être bien vivant et présent.

On ne peut pas ne pas penser à Fifi Brindacier en voyant votre film, pour la liberté dans laquelle se trouve son personnage principal, une petite fille de 10 ans laissée seule pour quelques jours sans adultes. En plus, la ressemblance physique est grande. Était-ce intentionnel ?
Non, mais les récits d'Astrid Lindgren sont profondément ancrés dans notre culture, en Suède, si bien qu'il est difficile de ne pas être influencé, même très inconsciemment. Mais je pense aussi que le thème de l'enfant livré à lui-même est ancien et classique dans la littérature et au cinéma.

Quelle a été la plus grande gageure qu'a présentée ce film : diriger des enfants ou trouver le bon ton ?
Trouver le bon ton. Diriger des enfants est à la fois plus difficile et plus aisé. Quand ça marche, avec des enfants, c'est très gratifiant et quand les enfants sont bons, ils sont vraiment très bons. Ils ont une présence naturelle qui rend leurs interprétations brillantes.

Un été suédois a l'authenticité du réalisme social britannique qu'on retrouve chez Ken Loach, Lynn Ramsay et Shane Meadows. Quelles ont été vos influences ?
Oui, j'aime beaucoup l'authenticité et le réalisme social de ces films, et la manière dont ils sont combinés avec un style poétique et cinématographique.

Vous avez remporté un prix à Berlin, et vous voilà au sein de "Variety’s Critics Choice". Qu'est-ce que cela représente pour vous ?
J'en suis très heureux. C'est vraiment important que quelqu'un voie et aime votre travail. Cela me rend fort et me donne une grande confiance artistique pour aborder mon deuxième film.

Quel sera votre prochain projet ?
Il sera probablement basé sur un nouveau scénario original de Karin Arrhenius. C'est une histoire très forte qui se passe également dans un monde très spécial.

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