28/04/2010

Davið Óskar Ólafsson est le fils de la célèbre réalisatrice/monteuse islandaise Valdís Óskarsdóttir. Après des études au European Film College d'Ebeltoft au Danemark, il a été engagé par Zik Zak Filmworks pour diriger le département courts métrages. Il a ensuite monté sa propre société, Mystery Island, avec ses camarades d'université Árni Filippusson et Hreinn Beck. C'est par ce biais qu'il a produit les deux premiers films d'Óskarsdóttir, Country Wedding [+lire aussi :
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fiche film] et King's Road [+lire aussi :
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interview : Valdís Oskarsdottir
fiche film]. Cineuropa : Vous avez grandi dans un univers de cinéma. Pourquoi avez-vous choisi de devenir producteur ?
Davið Óskar Ólafsson : La partie production de l'industrie m'a toujours fascinée. C'est sans doute lié au fait que je ne suis pas très fort en technique. Je suis dans mon élément parmi les plannings et budgets et j'aime superviser les choses. Attention, cela ne signifie pas que je reste assis derrière mon bureau à additionner des chiffres. Comme notre société est petite et toute jeune, nous effectuons souvent aussi des tâches sur le plateau – nous étions par exemple assistants du réalisateur sur notre premier et notre deuxième long métrage. Nous essayons de participer à plein pendant le tournage et c'est bon pour le moral de l'équipe de voir les producteurs travailler dur au lieu de rester cachés à leurs bureaux derrière des piles de papier. Ce n'est pas toujours facile, croyez moi !

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Vous avez déjà produit les deux premiers films en tant que réalisatrice de votre mère. A-t-il été difficile pour vous d'imposer votre vision comme producteur ?
Ma mère Valdís Óskarsdóttir et moi nous entendons très bien. Je l'écoute et elle m'écoute. C'est comme ça depuis le temps où j'étais tout jeune et où je venais la voir dans sa salle de montage. Elle me demandait mon avis sur des scènes qu'elle était en train de monter et je lui disais ce que j'en pensais. Nous avons continué de suivre cette méthode de travail et cela nous permet à tous deux de nous faire entendre à tout moment quand nous travaillons ensemble.

Vous semblez aussi très proche de la troupe de théâtre Vesterport, dont le travail est basé sur l'improvisation. Quels sont les avantages quand on travaille avec eux ?
C'est qu'ils sont plus que prêts à faire les choses de manière nouvelle et à prendre des risques. De plus, la complicité qui existe au sein d'un groupe de gens qui travaillent ensemble depuis aussi longtemps est assez unique. Notre premier film, Country Wedding, était un travail d'improvisation. Nous avons tout de suite pensé à eux et le résultat est formidable. Après, en cherchant des acteurs pour King’s Road, nous avons repensé à eux. Travailler avec eux est toujours un plaisir ; nous renouvellerons certainement cette collaboration.

L'Islande est au bord de la banqueroute et les financements publics au cinéma ont été supprimés. Commment travaillez-vous dans ces circonstances ?
En ce moment, nous avons beaucoup de mal à financer nos films à cause de ces suppressions, surtout qu'il faut avoir obtenu de l'argent en Islande pour demander des aides supplémentaires en Europe et en Scandinavie. Pour le moment, sur Mystery Island, nous cherchons de nouveaux modes de financement et espérons nous construire un bon réseau à Cannes cette année.

Quels sont vos projets en cours ?
Nous avons plusieurs projets en développement. Days Off (titre provisoire), par exemple, est le premier long métrage de Hafsteinn Gunnar Sigurðsson, primé pour son court métrage Rattlesnakes. Il raconte l'histoire de J, forcé de partir en vacances par son employeur. Sa vie passe alors de la routine à l'incontrôlable. On compte parmi les interprètes Víkingur Kristjansson.

Que représente pour vous le titre de Producer on the Move?
C'est un grand honneur. Cette plateforme est une formidable occasion de me présenter, ainsi que ma société, à d'autres producteurs européens émergents et, je l'espère, d'entamer un dialogue pour éventuellement coproduire nos projets.