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Constantin Popescu • Réalisateur

"Je savais que ce serait un challenge"

par 

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critique
fiche film
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, de Constantin Popescu, a été récemment présenté en compétition au Festival de Bratislava. À cette occasion, Cineuropa s'est entretenu avec le réalisateur. Le film, qui évoque les partisans anti-communistes roumains, avait fait son avant-première mondiale à Berlin, dans la section Forum.

Cineuropa : Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à la résistance anti-communiste en Roumanie ?
Constantin Popescu : En 2004, mon producteur m'a parlé d'un ouvrage [rassemblant les mémoires d'anciens partisans] qu'il avait lu. J'ai ensuite rencontré le vice-président de l'association des anciens prisonniers politiques roumains. Au début, je ne voulais pas faire ce film parce que j'ignorais quasiment tout du sujet, mais après avoir lu le recueil de récits, j'ai décidé de le faire. J'ai utilisé certaines de ces histoires, mais la plupart des histoires que je reprends viennent des archives de la Securitate.

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J'ai travaillé sur le scénario pendant deux ans, dont une année où je ne suis presque pas sorti de chez moi : je passais mon temps à lire et prendre des notes. Le scénario a été prêt en novembre 2007. J'ai ensuite commencé le casting et la pré-production et le tournage a débuté le 15 mai 2008.

Où avez-vous tourné ?
Dans la mesure du possible, nous avons tourné sur les lieux mentionnés dans les mémoires et les archives. Certaines petites villes et certains villages n'existant plus, il a parfois fallu trouver d'autres endroits. Nous avons notamment tourné au centre de la Roumanie, dans les montagnes Făgăraş, mais pas seulement : nous sommes allés dans les environs de Bucarest et près de deux villes assez centrales, Brasov et Sibiu.

Comment avez-vous financé la production du film ?
Les financements sont venus du Centre de la cinématographie roumain et de Filmex, la maison de production que mon père et moi partageons. Plus tard, nous avons reçu de l'argent d'HBO Roumanie, d'Abis Studio, où nous avons fait la post-production, et de McCann Erickson Roumanie.

Combien a-t-on compté de partisans, à l'époque ?
Les archives que j'ai étudiées citent environ 110 000 personnes liées au mouvement des partisans et réparties en environ 1600 groupes, mais comme les villageois les ont aidés et étaient considérés comme faisant partie du lot lors des arrestations, selon mes calculs, le nombre est plutôt d'un quart de million.

Votre film présente des images en noir et blanc censées avoir été tournées en 8mm par les partisans eux-mêmes. De tels films existent-ils ?
Les partisans ont pris pas mal de photos, dont certaines ont été publiées. J'ai essayé d'en trouver le plus possible. Un ancien officier de la Securitate, un très vieux monsieur, m'a dit que de tels films avaient existé, du moins une petite bobine, mais je n'ai pas pu la trouver. Appelons ça une licence artistique de ma part.

Comment le film a-t-il été accueilli pour le moment ?
Je savais que ce serait un challenge. À Berlin, le public et la critique allemande l'ont plutôt bien accueilli, mais certains critiques américains ont détruit le film. Certains de leurs arguments étaient justes, mais je crois qu'ils ont mal compris ma démarche. Techniquement, je suis d'accord avec la plupart de leurs propos, mais c'est sur le sens que je ne suis pas d'accord. Je sais que c'est un film difficile pour un public d'Europe occidentale, mais pour nous en Roumanie, j'espère qu'il aura un impact.

Comment a réagi le public roumain ?
Il y a seulement eu deux projections en Roumanie, une en avril, pendant le 6ème Festival international de Bucarest, où le film a remporté les prix du public et de la meilleure photographie, et une au 10ème Festival international de Transylvanie, à Cluj. Voodoo Films, la branche distribution de la société de Cristian Mungiu, Mobra Films, lancera le film dans sept ou huit villes le 19 novembre.

Quels autres projets êtes-vous en train de développer ?
Elisabeta Rizea, portrait historique d'une femme qui a fait douze ans de prison pour avoir aidé les partisans. Je voudrais commencer de tourner l'année prochaine, probablement pendant l'hiver. Ensuite, j'aimerais bien faire un troisième film sur un autre groupe de partisans, les frères Arnăuţoiu, mais c'est un sujet délicat et plus difficile à mettre en images. Je voudrais d'abord rencontrer la fille de Toma Arnăuţoiu et Maria Plop, qui vit encore à Londres à ce jour. Il faut que je lui parle avant de faire ce film parce que cela se fait, je veux savoir si elle n'a pas d'objections.

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