30/10/2012 - Love Is All You Need est de sortie dans plus de 20 pays

La cinéaste danoise oscarisée Susanne Bier a bâti sa réputation sur des drames comme Brothers, After the Wedding [+lire aussi :
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fiche film]. Dans son nouveau film, Love Is All You Need [+lire aussi :
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fiche film], elle envoie une coiffeuse atteinte du cancer en Italie pour un séjour turbulent et tragicomique. Love Is All You Need a fait son avant-première mondiale à la Mostra de Venise. Il s'apprête à sortir dans plus de 20 pays.

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Cineuropa : Comment avez-vous procédé pour créer des personnages féminins aussi authentiques ?
Susanne Bier : Le personnage principal s'inspire discrètement de ma mère. Quand Anders Thomas Jensen [le scénariste] et moi-même nous sommes demandés si c'était une bonne idée de faire un film sur le cancer, nous avons vite décidé qu'il faudrait alors en faire une comédie romantique, parce que nous n'avions pas envie d'un drame trop lourd. Nous voulions nimber l'idée principale d'une forme d'espoir. J'ai forcément pensé au cas de ma mère, qui a eu deux fois le cancer du sein. Elle a toujours été quelqu'un de très positif, de très optimiste. Même quand elle était au plus mal, elle ne tarissait pas sur la gentillesse des infirmières.

Votre film porte l'étiquette de la comédie romantique. Est-ce que la désignation vous convient ?
Le film a beaucoup d'éléments amusants, mais je ne le qualifierais pas exactement de comédie. Je me suis posé la question, mais je ne suis pas sûre moi-même de l'étiquette qui conviendrait le mieux. Si on suit les règles de rigueur, une histoire d'amour doit finir mal et une comédie romantique finit bien. Dans ce sens, le film est une comédie romantique. Ce n'est pas facile du tout de savoir ce qu'on fait à l'heure de vendre le film, de savoir si on s'y prend bien ou pas.

En tant que réalisatrice, êtes-vous ouverte aux compromis ?
Pas aux compromis cinématographiques, mais je peux faire certains compromis, sur les titres par exemple. Je préfère largement le titre danois, "La coiffeuse chauve". Je le trouve beaucoup plus drôle. Il se rapporte directement au problème du cancer, mais avec humour. Cependant, la réaction des distributeurs étrangers a été de dire que ce titre éloignerait leurs publics. Dans ce genre de cas, je me sens obligée d'écouter ce qu'on me dit.

Comment usez-vous de l'humour noir d'Anders Thomas Jensen ?
Anders Thomas Jensen a un humour très noir, on ne peut pas faire plus noir. J'aime beaucoup cet humour, mais je suis sans doute très romantique, car j'ai tendance à intégrer à ses créations plus de chaleur et d'émotion.

Y a-t-il une différence entre la manière dont votre cinéma est perçu au Danemark et dans le reste du monde ?
Oui : au Danemark, je suis grand public, et dans le reste du monde, apparemment je fais du cinéma d'auteur. C'est assez marrant. Un monde meilleur m'a valu un Golden Globe, l'EFA de la meilleure mise en scène et un Oscar, alors qu'aux prix du cinéma danois, je n'ai même pas été nominée. Il y a une forme de snobisme assez européenne ici : les films doivent être un peu incompréhensibles et complètement bizarres pour accéder au niveau de chefs-d'oeuvre. Or mon audience au Danemark est large. Cela dit, je suis convaincue que pouvoir raconter une bonne histoire, une histoire qui a de la substance et qui signifie quelque chose, et avoir un public important sont précisément ce pour quoi les films sont faits.

Pourquoi avez-vous choisi Pierce Brosnan pour le rôle masculin principal ?
Au début du film, le personnage féminin a tout perdu. Elle a été malade, elle a fini ses traitements, elle est terrifiée. La maladie n'est pas partie : elle n'a plus de cheveux et il ne lui reste qu'un sein. Son mari la trompe avec une belle blonde qui a l'âge de leur fille. On rencontre cette femme à ce moment désastreux de sa vie. Selon vous, avec qui voudrait-elle se retrouver ? L'homme de ses rêves serait une sorte de James Bond humain, quelqu'un qui aurait ce charme mais serait aussi un homme passionné et intense.