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Arild Østin Ommundsen • Réalisateur

Vivre l’histoire au rythme des personnages

par 

- Le cinéaste norvégien est de retour avec son cinquième film Eventyrland, un thriller mélodramatique qu'il a produit et réalisé...

C'est avec son premier long-métrage Mongoland que Arild Østin Ommundsen, cinéaste norvégien originaire de Stavanger, s'est fait connaître en 2001. Après une participation, en 2005, au  Sundance Film Festival avec Monstertorsdag (Monsterthursday), le revoilà au tout premier plan de l'actualité avec son cinquième film Eventyrland (It's Only Make Believe), un thriller mélodramatique qu'il a produit, réalisé et dont il a, de surcroit, écrit le scénario et fait le montage.

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Pourquoi une telle polyvalence de votre part ?
Oui, car je tiens à ma liberté. Je n’aime pas qu’on me freine dans mes envies, alors c’est moi qui ai produit mon film, et cela au sein de la société de production Chezville que je dirige avec trois collègues. Et puis je voulais revenir à plus de simplicité, d'humilité. Le budget de Eventyrland : 3,7 millions de couronnes norvégiennes (environ 500 000 €), sans aucune aide financière de l'Institut Norvégien du Cinéma. Un petit budget, car je voulais en quelque sorte redevenir novice, retourner à ma piaule d'étudiant. Comme la plupart des débutants, j'ai tourné le film dans l'ordre chronologique de l'histoire. Le tournage a duré un an et demi.

Quelle est la raison d’un tournage si long ?
J'ai suivi mon rythme, sans forcer le tempo. En Norvège, d'habitude, un tournage dure trente jours, quel que soit le type de film. Moi, je voulais attendre le bon moment, capter les instants magiques, vivre l'histoire au rythme de mes personnages dans les décors naturels du sud-ouest de la Norvège. Quand j'écris ''par temps gris'' dans le scénario, je le pense vraiment. Alors en attendant que le ciel prenne la nuance de gris que je souhaite, je bricole, je repeins le décor, je vais chercher des meubles...Thomas Dybdahl, le responsable de la bande-son et de la musique m’a inspiré par son comportement. Lui aussi se contente de moyens rudimentaires: pas question de faire appel à d’innombrables techniciens, d’utiliser des tonnes de matériel. Cela peut être très stressant d’avoir à diriger, à gérer une importante équipe de tournage. Je me sens plus efficace et serein quand je suis entouré de quelques proches en qui j’ai confiance. Je me sens vraiment mieux.

Cette methode de travail n’est-elle pas un pari risqué ?
Sans doute. De toutes les façons le monde du cinéma sera bien obligé d’envisager les choses différemment, par manque de ressources. Avec le développement ultra-rapide des nouvelles technologies, en particulier le téléchargement, le streaming, les gens achètent de moins en moins de films. Il n’y a pas si longtemps en Norvège, si un film était vu par 50 000 spectateurs, on parlait d’échec; maintenant on considère ça comme un succès. J’aimerais tellement que les choses changent, mais je n’ai pas la prétention de détenir la vérité: il n’y a pas de solution-miracle.

Comment qualifieriez-vous l’histoire que raconte le film ?
Elle est toute simple, écrite avec le coeur, racontée avec sincérité: les petites choses de la vie, la vie de famille dans sa banalité, ce dont rêve Jenny, mon héroïne, interprétée par Silje Salomonsen, mon épouse et ma muse.

Mais il y a aussi de l’action, du suspense et une irruption de la violence qui surprend parfois…
Jenny est confrontée à des dilemmes, à une dureté ambiante à laquelle il lui est difficile d’échapper. La force du personnage, ce n’est ni le kung-fu, ni un langage très fleuri, mais son entêtement, sa détermination, l’amour qu’elle porte à sa fille et à son homme. Elle ne ressemble pas à la Lisbeth Salander de Millenium. Silje a hésité à interpréter ce rôle d’ancienne détenue, car elle ne se trouvait pas crédible: elle pensait ne pas avoir le physique de l’emploi. Elle a changé d’avis après avoir visité une prison.

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